Dans un contexte de détérioration sans précédent des relations inter-coréennes et de hausse des tensions entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, la reprise du dialogue entre les deux Corées revêt une importance majeure, estime Antoine Bondaz, chercheur spécialiste des deux Corées à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
En réalité, note l'expert, l'initiative vient de la Corée du Sud: "dès son élection en mai 2017, le nouveau président sud-coréen Moon Jae-in a ouvert la porte à la Corée du Nord" et appelé à la reprise du dialogue.
Mais en saisissant cette opportunité, la Corée du Nord garde la maîtrise de l'agenda diplomatique: "on parle aujourd'hui d'une ouverture de la Corée du Nord, et non de la Corée du Sud", relève Antoine Bondaz.
Séoul veut garantir la bonne tenue des JO
Pour le spécialiste, la volonté de reprise du dialogue vient des deux camps: "du côté de Pyongyang, l'objectif est d'apaiser les tensions, et surtout de montrer que la Corée du Nord est une puissance responsable", notamment au regard du président américain Donald Trump, allié de Séoul.
Côté sud-coréen, l'objectif est de s'assurer que les Jeux olympiques d'hiver, qui se tiendront en février prochain à Pyeongchang, se passent dans les meilleures conditions possible.
"Il faut toutefois rappeler que c'est un début de dialogue, qui ne présage pas d'une amélioration à long terme des relations entre le Nord et le Sud, et ne garantit en rien la dénucléarisation de la péninsule coréenne", insiste Antoine Bondaz.
Propos recueillis par Anne Fournier / ptur