Modifié

L'Equateur naturalise Julian Assange, réfugié dans son ambassade à Londres

Julian Assange est reclus à Londres, à l'ambassade d'Equateur depuis le 19 juin 2012. [Reuters - Toby Melville]
Julian Assange est reclus à Londres, à l'ambassade d'Equateur depuis le 19 juin 2012. - [Reuters - Toby Melville]
L'Equateur a naturalisé Julian Assange, le créateur australien de Wikileaks réfugié depuis 2012 à l'ambassade de ce pays à Londres, a annoncé jeudi la chef de la diplomatie équatorienne Maria Fernanda Espinosa.

"Cette naturalisation a été accordée le 12 décembre 2017", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, expliquant que Quito avait ensuite demandé à Londres d'accorder un statut diplomatique, ce qui a été refusé par le gouvernement britannique.

"Le Royaume-Uni n'a pas accédé à cette demande, et nous ne sommes pas en discussions avec l'Equateur sur cette question", a indiqué jeudi un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères dans une déclaration écrite.

Extradition redoutée

Craignant une extradition vers la Suède pour un viol présumé qu'il nie, Julian Assange, 46 ans, a trouvé asile en 2012 à l'ambassade d'Equateur à Londres.

Le parquet suédois a depuis classé l'affaire mais l'Australien craint d'être arrêté s'il sort de l'ambassade, puis extradé et jugé aux Etats-Unis pour la publication par Wikileaks de secrets militaires et de documents diplomatiques américains en 2010.

ats/jgal

Publié Modifié


La sortie de ces documents avait valu à Julian Assange, qui a créé WikiLeaks en 2006, un statut de paria aux Etats-Unis, alors que ses défenseurs célébraient en lui le champion d'un mouvement mondial pour la transparence et la démocratie.

"L'Equateur sait que la manière de résoudre ce problème est que Julian Assange quitte l'ambassade pour se soumettre à la justice", a souligné le porte-parole de la diplomatie britannique.

La police britannique a indiqué qu'elle arrêterait l'Australien s'il sortait de l'ambassade car il n'a pas respecté en 2012 les conditions de sa liberté sous caution.

Mardi, la cheffe de la diplomatie équatorienne, Maria Fernanda Espinosa, avait dit être à la recherche d'une "médiation", telle "un pays tiers ou une personnalité", pour trouver un accord avec le Londres sur la situation "insoutenable" de M. Assange.

Son ministère a refusé le lendemain de commenter des informations de presse selon lesquelles l'Australien s'était vu accorder la nationalité équatorienne.

La ministre a prévu de donner une conférence de presse jeudi après-midi.

La représentation légale de Julian Assange a demandé sa libération dans un communiqué publié sur Twitter, rappelant qu'un groupe de travail de l'ONU avait estimé en 2016 que l'ex-hacker était victime d'une "détention illégale et arbitraire par les autorités britanniques".