Selon l'administration pénitentiaire, les perturbations, à l'appel des syndicats Ufap-Unsa Justice, FO pénitentiaire et CGT pénitentiaire, ont affecté 139 prisons à divers degrés. Dans cinq cas, les forces de l'ordre ont dû intervenir.
Le directeur de la prison de Vendin-le-Veil (Pas-De-Calais) a annoncé qu'il avait demandé sa démission, accédant ainsi à une requête des organisations syndicales, reçues samedi à la chancellerie.
Selon le récit de l'administration pénitentiaire, le chef d'établissement a demandé à sa hiérarchie d'être déchargé de ses responsabilités, ce qui a été accepté par le directeur interrégional des services pénitentiaires de Lille, Alain Jégo.
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, doit se rendre mardi à Vendin-le-Vieil, où l'attaque commise jeudi par un détenu converti à l'islam radical, qui a blessé trois gardiens de prison, a ravivé un malaise chronique parmi les agents.
Entre 4000 et 5000 agressions par an
Selon Jean-François Forget, secrétaire général du syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa, le personnel subit entre 4000 et 5000 agressions physiques et une quinzaine de prises d'otages par an. "Oui, nous voulons de la sécurité", a-t-il déclaré sur BFMTV. "Les détenus radicalisés sont en train de polluer toute l'administration pénale."
A Gradignan, près de Bordeaux, une prison en surchauffe avec plus de 600 détenus pour 430 places, un piquet de grève a été installé à l'entrée par une soixantaine de gardiens.
"On laisse uniquement entrer dans l’établissement le service minimum, à savoir le service médical pour assurer les urgences, mais il n’y a pas de parloirs, les extractions judiciaires sont bloquées ou ralenties", a raconté Emmanuel Giraud, délégué régional SNP-FO pénitentiaire.
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Emmanuel Macron annonce "un plan pénitentiaire global"
Le président Emmanuel Macron a annoncé avoir demandé "un plan pénitentiaire global" d'ici à la fin février lors de la présentation lundi de sa vision des réformes à venir de la justice. Ce plan porte notamment sur l'immobilier des prisons, le renseignement pénitentiaire et les personnels.
La prison, au-delà des 15'000 places supplémentaires promises par Emmanuel Macron lorsqu'il était candidat à la présidentielle, doit être "profondément modernisée". Mais elle ne doit pas être "la réponse quasi-systématique pour les peines à un certain niveau", a-t-il préconisé, plaidant pour la mise en place "massive" d'autres peines comme les travaux d'intérêt général ou le bracelet électronique.