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Josef Fritzl fait face au témoignage de sa fille

Josef Fritzl était jusqu'ici apparu caché derrière un classeur à son procès.
Josef Fritzl était jusqu'ici apparu caché derrière un classeur à son procès.
Josef Fritzl a été confronté mardi au témoignage vidéo de sa fille Elisabeth, qu'il a séquestrée et violée pendant 24 ans dans sa cave-cachot. Le verdict à l'encontre du père incestueux autrichien pourrait être rendu jeudi déjà.

Le Tribunal devait terminer mardi le visionnage à huis clos des
onze heures de témoignage d'Elisabeth racontant son "martyre
inimaginable", selon la formule du procureur Christiane Burkheiser,
dans ce cachot de 40 m2 sans fenêtres ni ventilation où elle a mis
au monde, seule, sept enfants nés de l'inceste, dont l'un est mort
deux jours après sa naissance.

Peu de témoignages

Ainsi les débats devraient s'achever
avant la date prévue de vendredi et le verdict pourrait être rendu
dès jeudi après-midi, a indiqué mardi le porte-parole de la Cour,
Franz Cutka, lors d'une conférence de presse. Ce dernier a
toutefois refusé de révéler le moindre détail sur l'attitude de
Josef Fritzl, 73 ans, lors de ce visionnage ou les éventuelles
questions sur ce témoignage.



Son avocat, Rudolf Mayer, a indiqué peu avant l'ouverture de
l'audience que Josef Fritzl avait "déjà tout dit". Il a aussi
indiqué que son client n'avait pas arrêté de "stratégie"
particulière pour se défendre lors du procès. Lundi, Josef Fritzl
avait plaidé coupable d'inceste, de viols, séquestration et
menaces, mais avait récusé les chefs d'accusation de meurtre et
esclavage.



Outre la vidéo de la déposition d'Elisabeth, le Tribunal a
également visionné une heure de témoignage de l'un de ses frères,
Harald. Les jurés devront se contenter de ces vidéos, aucun autre
témoignage de victimes ou de proches de Josef Fritzl n'étant prévu.
Tous les autres membres de la famille, y compris l'épouse de
l'accusé, et les six enfants de l'inceste, ont refusé de témoigner,
comme le Code pénal autrichien les y autorise.

Rapport de l'experte psychiatrique

Pour appuyer l'accusation de meurtre, passible de la prison à
vie, le Tribunal a entendu mardi l'exposé d'un expert en
néonatalogie. Le Procureur impute en effet à Josef Fritzl la
responsabilité de la mort, en 1996, d'un nourrisson auquel l'accusé
avait, selon sa fille, refusé des soins extérieurs.



Le procès se poursuivra mercredi matin à partir de 09h00 en
présence des 95 journalistes autorisés à le suivre, avec un exposé
de la psychiatre Adelheid Kastner. Dans son rapport, dont des
extraits ont filtré dans la presse, elle conclut à la
responsabilité pénale de l'accusé tout en soulignant qu'il souffre
de troubles graves de la personnalité.



Deux autres expertises devraientâussi être présentées. Elles
concernent le dispositif de verrouillage électronique des portes de
la cave-cachot installé par Josef Fritzl, ingénieur de formation et
bricoleur passionné, dans la demeure familiale à Amstetten, à 130
km à l'ouest de Vienne.



afp/cer/dk

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Première photo de face depuis le début du procès

L'accusé a pu être photographié pour la première fois de face mardi, alors qu'il maintenait jusque-là son visage caché par un grand classeur bleu devant les photographes et les caméras autorisés à filmer en dehors des audiences à huis clos.

La suite des événements en bref

Selon le porte-parole, les trois juges devraient mettre au point mercredi le catalogue des questions à soumettre aux jurés.

Les huit jurés devront répondre par oui ou par non à ces questions, qui seront rendues publiques, et décideront de la culpabilité ou non de Josef Fritzl sur les six chefs d'accusation.

Jeudi matin interviendront alors le réquisitoire final du Parquet, puis les plaidoiries des avocats des victimes, qui sont parties civiles. La défense plaidera ensuite à son tour.

Une ultime déclaration éventuelle de Josef Fritzl n'est pas exclue. La présidente de la Cour, Andrea Humer, est tenue, s'il le souhaite, de donner la parole à l'accusé en dernier.