Figure charismatique des Serbes du Nord du Kosovo, Oliver Ivanovic, 64 ans, était un pionnier du dialogue avec la communauté internationale et les institutions du Kosovo.
Il avait mené la liste serbe aux élections de 2001, les premières organisées au Kosovo après la guerre. Proche des courants démocratiques serbes, il avait toujours su rester indépendant par rapport aux gouvernements qui se sont succédé à Belgrade, devenant un opposant gênant pour le tout-puissant président Aleksandar Vucic, qui contrôle d’une main de fer toutes les enclaves serbes du Kosovo.
Pas de revendication
Accusé de crimes de guerre, il avait été arrêté en 2014, avant que la Cour d’appel ne casse sa condamnation en février 2017 et ordonne sa remise en liberté. Il devait être rejugé.
Son assassinat, qui n’a pas été revendiqué, a été condamné par le gouvernement du Kosovo, tandis que celui de Serbie a convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité nationale, alors que le dialogue mené entre Belgrade et Pristina sous l’égide de l’Union européenne devait précisément reprendre ce mardi.
Jean-Arnaud Dérens/lan