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Deux nouvelles agressions de gardiens de prison en France ravivent la colère

Le personnel du service pénitentiaire manifeste à l'extérieur de la prison de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, au nord de la France. [keystone - Michel Spingler]
Le personnel du service pénitentiaire manifeste à l'extérieur de la prison de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, au nord de la France. - [keystone - Michel Spingler]
La colère des gardiens de prison français, mobilisés depuis lundi pour leurs conditions de travail, a été attisée par deux nouvelles agressions commises par des détenus soupçonnés de radicalisation.

Un détenu d'une prison du sud-ouest de la France, à Mont-de-Marsan, surveillé pour risque de radicalisation, a frappé sept agents lundi après-midi, selon le ministère de la Justice.

Mardi matin, c'est une surveillante de Tarascon (sud-est), qui a reçu un coup de poing au visage assené par un prisonnier suivi pour radicalisation, selon des sources concordantes.

Mouvement de colère

Or les gardiens étaient déjà mobilisés depuis qu'un détenu islamiste allemand avait attaqué trois surveillants à Vendin-le-Vieil (nord) jeudi dernier.

La ministre de la Justice Nicole Belloubet s'est rendue à Vendin-le-Vieil. Dans une ambiance tendue, elle a affirmé être venue "entendre" les personnels "et voir dans quelle mesure on pouvait améliorer les conditions de sécurité".

>> Lire : Trois quarts des prisons françaises touchées par un mouvement de colère

Surpopulation carcérale

Après des blocages de prisons lundi, le mouvement a repris mardi. Il touchait la moitié des établissements à la mi-journée, malgré la démission du directeur de la prison de Vendin-le-Vieil et un "plan pénitentiaire global" promis la veille par le président Emmanuel Macron pour fin février.

L'Union syndicale des magistrats a rappelé lundi que "les prisons françaises (étaient) tristement célèbres pour leur vétusté et leur surpopulation".

Derrière les questions de moyens se pose notamment celle de la prise en charge des détenus radicalisés, pour laquelle les gardiens ne sont pas formés.

afp/fme

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500 personnes incarcérées pour faits de terrorisme

Les prisons françaises comptent quelque 500 personnes incarcérées (prévenues ou condamnées) pour des faits de terrorisme et environ 1200 considérées comme radicalisées, selon les chiffres officiels. Plus de 3000 détenus sont en outre surveillés pour des risques particuliers.

Le dernier survivant des commandos djihadistes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, Salah Abdeslam, doit être prochainement transféré à Vendin-le-Vieil, le temps que se tienne son procès en Belgique. La ministre de la Justice Nicole Belloubet a estimé qu'"il n'y a pas de raison de revenir sur cette décision".