Dans un rapport présenté à Sanaa, le Fonds des Nations unies pour l'enfance a ajouté que près de deux millions d'enfants ne vont plus à l'école, dont un demi-million depuis l'escalade du conflit en mars 2015 consécutive à l'intervention militaire de l'Arabie saoudite et de ses alliés.
Plus de trois millions d'enfants sont nés depuis cette date et "une génération entière" sera marquée par la violence, les déplacements, la maladie, la pauvreté et la malnutrition, note le rapport.
Pas d'accès à l'eau potable
Plus de la moitié des jeunes Yéménites n'ont pas accès à l'eau potable ou à un système d'assainissement adéquat, a encore déploré l'Unicef.
Le choléra et des cas de diarrhée aiguë ont tué plus de 2200 personnes et ont affecté plus d'un million de yéménites, les enfants de moins de cinq ans représentant un quart de tous ces cas, indique encore le rapport.
Par ailleurs, le conflit a fait plus de 9200 morts et 53'000 blessées, dont de nombreux civils, depuis l'intervention de la coalition.
afp/fme
Près de 700 cas probables de diphtérie
La diphtérie s'est étendue au Yémen ces dernières semaines. Près de 680 cas probables et 48 décès ont été observés alors que le Programme alimentaire mondial (PAM) a pu acheminer lundi des infrastructures pour multiplier le déchargement d'aide.
Le nombre de cas a plus que doublé en moins d'un mois. Il se répand "rapidement" et le taux de mortalité "élevé" atteint 7%, a indiqué mardi devant la presse à Genève une porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Près d'une personne sur cinq affectée et plus d'un quart des victimes sont des enfants. Cette pathologie n'avait plus touché le Yémen depuis plus de 25 ans et devrait être évitable avec des médicaments et une vaccination.
"La pire crise humanitaire du monde"
L'année dernière, les Nations unies ont déclaré que le Yémen était le théâtre de "la pire crise humanitaire du monde". La guerre oppose des forces gouvernementales aux rebelles Houthis, issus de la minorité zaïdite (branche du chiisme), qui ont conquis de vastes territoires, dont la capitale Sanaa en septembre 2014. Les Houthis sont soutenus par l'Iran.
En mars 2015, une alliance militaire dirigée par l'Arabie saoudite est entrée en action au Yémen pour soutenir les forces gouvernementales.
Le Yémen dépend largement de l'aide internationale et des importations alimentaires qui font l'objet de restrictions, l'Arabie saoudite et ses alliés ayant imposé des contrôles dans les ports en raison de soupçons de transferts d'armements iraniens vers les Houthis.