Cette décision suit l'exemple du Royaume-Uni, de l'Autriche et des Pays-Bas. L'Allemagne et la République tchèque ont également décidé l'an dernier de mettre un terme au commerce de fourrure.
Cette industrie pèse aujourd'hui des dizaines de milliards de francs et emploie plus d'un million de personnes dans le monde. Si elle connaît actuellement un désamour grandissant en Europe, elle reste dopée grâce aux exportations en Chine et en Russie, notamment.
Disparition des producteurs et revendeurs
Le commerce de fourrure d'animaux connaît en effet une crise mondiale, entretenue par l'impact des campagnes très médiatisées des militants anti-fourrure auprès des consommateurs. La tendance actuelle des manteaux en poils synthétiques le confirme.
Alors que les producteurs européens sont nombreux à déposer le bilan, le nombre de boutiques en Suisse se réduit. Une enseigne de la place genevoise a confirmé à la RTS qu'il n'y a plus que 5 ou 6 revendeurs en ville aujourd'hui, contre 50 il y a quelques années encore.
Le politique colle aux moeurs
Jacques Sinz, membre de l'association professionnelle suisse de la fourrure SwissFur, estime que la fin de la production de fourrure en Europe est pour l'heure retardée par l'activité des pays scandinaves et d'Amérique du Nord.
Les décisions des gouvernements européens de mettre un terme à la production ou transformation de fourrures sont toutefois symboliques, à son avis. "Ce sont des décisions politiques, qui ne coûtent pas beaucoup et qui collent aux moeurs de notre temps", relativise-t-il.
Nouveaux pays producteurs
Le problème, selon Jacques Sinz, c'est que d'autres pays dans le monde s'engouffrent dans le marché, avec des techniques d'élevage qui peuvent parfois surprendre, voire susciter l'indignation.
"Personnellement, cela m'inquiète. Dans les pays occidentaux, nous avons des lois en vigueur concernant l'élevage, ce qui n'est pas forcément le cas en Chine, par exemple", déplore-t-il.
De plus en plus de marques n'utilisent plus de fourrure animale dans leurs confections, à l'instar de Gucci ou Michael Kors, dernières en date à y avoir renoncé.
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Estelle Braconnier/kkub