Des paysans indonésiens, en visite dans un moulin à huile du canton de Lucerne, se sont enthousiasmés pour la valorisation des petits producteurs locaux.
En Indonésie, le marché de l'huile de palme est aux mains de grosses entreprises, raconte l'un d'eux à SRF. La monoculture a remplacé la jungle, et les petits paysans sont chassés de leurs terres, parfois de force.
"Si la Suisse signe cet accord de libre-échange en incluant l'huile de palme, ce sera un signal pour étendre encore les cultures", regrette Yuyun Harmono, membre de l'ONG indonésienne Walhi.
Concurrent de l'huile de colza suisse
L'inquiétude est partagée par les agriculteurs suisses, qui voient l'huile de palme industrielle, moins chère, comme un concurrent de l'huile de colza locale. Parmi les opposants à cet accord de libre-échange, Daniel Vetterli, paysan et député UDC thurgovien, est prêt à se battre avec la gauche et les Verts.
"Je n'ai rien contre les traités de libre-échange, assure-t-il devant les caméras de SRF, mais il devrait quand même être possible, en Suisse, de défendre les valeurs qui nous sont si chères, en matière d'environnement, de responsabilité sociale et de salaires minimum."
Le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) affirme prendre en compte ces arguments et envisage une réduction limitée des droits de douane pour l'huile de palme. La signature de l'accord de libre-échange avec l'Indonésie est prévue dans les prochains mois.
Adaptation TV: Malika Nedir
Adaptation web: Mouna Hussain
Le marché de l'huile en Suisse
La consommation mondiale d'huile de palme a doublé au cours des 15 dernières années. En Suisse, son bas prix est relevé grâce à une taxe douanière de 120%, pour qu'il devienne équivalent à celui de l'huile de colza.
En 2016, l'huile de palme occupait une part de marché de 15,8% en Suisse, contre 25,5% pour l'huile de colza, et 33,7 % pour l'huile tournesol. Le reste des huiles se partagent 24,9% du marché.