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Maduro cherche sa réélection lors d'une présidentielle anticipée au Venezuela

Le Président vénézuélien Nicola Maduro cherche sa réélection [Cristian Hernandez]
Le Président vénézuélien Nicola Maduro cherche sa réélection - [Cristian Hernandez]
Le pouvoir vénézuélien, englué dans une grave crise économique, a convoqué mardi une élection présidentielle anticipée à laquelle le chef de l'Etat socialiste Nicolas Maduro va se représenter.

"Avant le 30 avril, doit se dérouler une élection présidentielle au Venezuela", annonce le décret proposé par le numéro deux du régime Diosdado Cabello et adopté à l'unanimité par l'Assemblée constituante, acquise à Nicolas Maduro.

Jusqu'à présent, la présidentielle était officiellement prévue pour fin 2018 mais certains experts estimaient déjà que sa date pourrait être avancée par le camp présidentiel.

"Pour le gouvernement, c'est tout à fait logique d'avancer le scrutin, d'abord parce qu'il fait face à un début d'année très compliqué économiquement, ensuite car il profite de ce moment de grande désorganisation de l'opposition", juge l'analyste Benigno Alarcon.

A disposition

Dans la foulée, le président vénézuélien s'est dit prêt à se lancer dans la course à la présidentielle.

"Si le Parti socialiste uni du Venezuela (...) croit que je doive être le candidat à la présidentielle du camp révolutionnaire (...) je suis à disposition", a déclaré Nicolas Maduro à la presse.

afp/jvr

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Vives critiques des pays voisins

Les douze pays latino-américains du Groupe de Lima ont condamné l'organisation anticipée de ce scrutin, estimant par la voix du chef de la diplomatie chilienne Heraldo Muñoz que "cette décision empêche le déroulement d'élections présidentielles démocratiques, transparentes et crédibles".

Son homologue mexicain Luis Videgaray a annoncé que son pays se retirait des discussions entre le gouvernement et l'opposition vénézuéliens qui tentent à Saint-Domingue de trouver une sortie de crise, et où les modalités et la date du prochain scrutin présidentiel font justement partie des principaux points débattus.

Crise économique hors de contrôle

Avec une pénurie généralisée, allant des aliments aux médicaments, en passant par les matières premières, et une hausse des prix attendue à 2350% en 2018, selon le FMI, le Venezuela est secoué par une crise économique hors de contrôle.

Dans un pays dont les revenus sont assurés à hauteur de 96% par le seul pétrole et très dépendant des importations, la baisse des cours et de la production a conduit le gouvernement, qui attribue l'hyperinflation à une "guerre économique" livrée par la droite et les Etats-Unis pour faire chuter le président, à fortement limiter les achats à l'extérieur.

Le Venezuela éprouve en outre de graves difficultés à rembourser dans les temps sa dette souveraine évaluée à 150 milliards de dollars.