Alors que les soldats nord-vietnamiens se limitaient jusque-là aux zones rurales, ils ont alors mené pour la première fois une attaque générale contre le Sud.
Si les Américains s'attendaient à une offensive au niveau de la ligne de démarcation entre le Nord et le Sud, les troupes communistes les ont surpris en assiégeant les villes stratégiques de Saïgon et Hué. Et de nombreux combattants ont franchi les lignes ennemies en se déguisant en civil, notamment en femmes ou en soldats du Sud.
De nombreux morts pour un succès tactique
Malgré des pertes humaines importantes (58'000 morts côté nord-vietnamien), l'avantage tactique pris lors de cette attaque surprise a permis aux troupes du Nord de reprendre plus de cent localités aux forces du sud, soutenues par les Etats-Unis.
Mais la population du Sud-Vietnam était loin d'être tout acquise à la cause communiste. Et les combats urbains les plus sanglants et plus longs ont eu lieu à Hue, l'ancienne capitale impériale.
afp/boi
Un tournant surtout psychologique
L'offensive du Têt a aussi galvanisé aux Etats-Unis les partisans d'un retrait du Vietnam et a en cela marqué un tournant dans la guerre psychologique. L'année 1968 a en effet été la plus meurtrière du conflit pour les Américains.
Si cette offensive a duré jusqu'en septembre 1968, il faudra toutefois attendre avril 1975 pour que prenne fin la guerre du Vietnam.
Aujourd'hui, l'offensive du Têt est célébrée comme une victoire du Nord par les héritiers du régime communiste de l'époque, toujours au pouvoir à Hanoï dans un Vietnam réunifié.
Mais ce que l'Histoire officielle passe sous silence c'est que l'offensive en elle-même, si elle a eu un impact sur le long terme, fut un échec militaire dans un premier temps.