Dans une interview accordée à la BBC, la Première ministre Theresa May a affirmé vendredi qu'un accord devrait être trouvé ces prochaines semaines avec l'Union européenne sur la période transitoire de sortie.
Il n'empêche que les europhobes britanniques sont sur la défensive et doutent de la capacité de leur Première ministre à s'imposer face à l'UE.
En première ligne se trouve le député européen Nigel Farage. Dix-neuf mois après le vote, le principal architecte de la campagne en faveur du Brexit déplore que rien n'a changé. "Tant de problèmes qui ont poussé les Britanniques à voter contre les élites de ce pays et contre l'Union européenne persistent encore aujourd'hui", a-t-il dit au 12h45 de la RTS samedi, citant l'exemple de l'immigration. "C'était la première cause qui a mobilisé les électeurs et il n'y a aucune discussion à ce sujet à Bruxelles."
Pour un nouveau référendum
Le sourire de l'ancien dirigeant du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP, nationalistes) n'est plus au rendez-vous. Les europhiles ont le vent en poupe et les députés ont obtenu un droit de veto sur l'accord final entre l'UE et le gouvernement de Theresa May, éloignant un peu plus l'horizon du Brexit.
"Ce qui me préoccupe, c'est qu'on n'a pas suffisamment d'élus au Parlement pour défendre le Brexit. Je crains vraiment que le Parlement ne rejette cet accord avec Bruxelles et que nous devions faire face à un second référendum."
Un nouveau référendum qui pourrait aussi bien faire taire définitivement les opposants que redistribuer les cartes. Du côté des opposants au Brexit, on n'en demandait pas tant. "Je suis d'accord avec Nigel", avait tweeté l'ancien vice-Premier ministre Nick Clegg, opposant de la première heure au Brexit.
UKIP au bord de l'implosion
Les europhobes font face à un autre défi, la crise du parti UKIP, dont Nigel Farage a quitté la présidence peu après la victoire. En deux ans, la formation a perdu plus de 10% des voix. Et son actuel dirigeant Henry Bolton est sur un siège éjectable.
Pour l'instant, Nigel Farage préfère observer et commenter l'actualité. L'eurodéputé tient aussi sa chronique radio quotidienne. Mais en soignant son profil médiatique, il se tient prêt à revenir en politique pour défendre les couleurs du Brexit.
Sujet réalisé par Laurent Burkhalter
Adaptation Web: Feriel Mestiri