Le "mémo Nunes", du nom du président de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants Devin Nunes, vise à retracer la procédure secrète de mise sur écoute par le FBI, la police fédérale, d'un conseiller de Donald Trump lors de la campagne présidentielle. Carter Page, c'est son nom, aurait été espionné à partir d'octobre 2016 avec le concours du département de la Justice.
Selon les républicains, les enquêteurs auraient justifié cette action à partir d'un dossier de renseignement rédigé par un ex-espion britannique, Christopher Steele, embauché par un cabinet américain, lui-même payé par la campagne d'Hillary Clinton. Ils accusent le FBI de n'avoir pas indiqué aux juges autorisant les écoutes que la campagne Clinton avait cofinancé le dossier, ou que Christopher Steele était personnellement hostile à Donald Trump.
Une vendetta contre Donald Trump?
La note accable nommément l'ex-numéro deux de la Justice Bruce Ohr et cite l'ex-numéro deux du FBI Andrew McCabe, qui a récemment quitté ses fonctions.
Donald Trump a nommé l'actuel ministre de la Justice, Jeff Sessions, tout comme l'actuel directeur du FBI Christopher Wray. Ce dernier a remplacé James Comey, abruptement remercié par Donald Trump de son propre aveu à cause de l'enquête menée sur les ingérences russes dans la campagne électorale de 2016.
Le président américain est persuadé que la hiérarchie du FBI et du ministère de la Justice entretiennent une vendetta contre lui. CNN a rapporté qu'il aurait demandé en décembre au numéro deux de la Justice, Rod Rosenstein, s'il était "dans [son] équipe". Et comme le ministre la Justice Jeff Sessions s'est récusé de l'enquête russe, Rod Rosenstein joue désormais un rôle crucial dans cette affaire.
>> Lire aussi : Donald Trump accuse le FBI d'avoir "politisé" l'enquête russe
agences/ta
Mise en garde des démocrates
Les démocrates étaient vent debout contre ce mémo, qu'ils estiment fabriqué de façon partisane afin de protéger Donald Trump des soupçons de collusion entre sa campagne et la Russie.
Réagissant à la déclassification de cette note confidentielle, ils ont mis en garde le président américain: il ne faut pas qu'il touche au procureur spécial Robert Mueller, en charge de l'enquête sur l'ingérence russe.
"Limoger Rod Rosenstein, des dirigeants du ministère de la Justice, ou Robert Mueller, pourrait créer une crise constitutionnelle sans précédent" depuis l'ère Nixon, avertissent les leaders démocrates au Congrès dans une lettre au président.