Selon la population locale, les rivières ont rétréci depuis le début des années 2000, lorsque le géant de l'agroalimentaire Nestlé a commencé à pomper l'eau de la région pour la vendre sous la marque Ice Mountain, présentée comme eau de source, donc plus chère que de l'eau purifiée.
Située à 320 kilomètres au nord de Detroit, la commune agricole de quelque 900 habitants ne veut pas autoriser le géant suisse à construire une station de pompage visant à extraire 1500 litres d'eau par minute, contre 950 litres actuellement.
Montant dérisoire
Osceola Township a fait appel en janvier d'une décision d'une juge au motif que le projet de Nestlé allait affecter l'aquifère. Des données de scientifiques rémunérés par Nestlé montrent qu'il n'y a pas d'impact sur l'environnement, mais il n'existe pas d'étude indépendante.
La colère du village est en grande partie nourrie par le sentiment d'être exploité. Nestlé paie 200 dollars par an à l'Etat du Michigan pour pomper près de 500 millions de litres.
afp/mh
Levée de boucliers aux Etats-Unis
Le village d'Osceola Township n'est pas le premier à s'opposer à Nestlé. En 2015, la bourgade de Cascade Locks, dans l'Oregon, s'est insurgée contre la privatisation de la gorge du Columbia.
>> Lire aussi: Entre économie et écologie, Nestlé à nouveau critiqué dans l'ouest des USA
La même année, les Californiens s'élevaient contre le pompage de l'eau par Nestlé alors que la région faisait face à une sécheresse dramatique, au point de rationner la consommation des habitants.
>> Lire aussi: En pleine sécheresse, Nestlé continue de pomper l'eau californienne
Redevance minimale pour l'eau
De nombreux Etats américains autorisent les entreprises à utiliser autant d'eau qu'elles le souhaitent pour une redevance minimale à condition qu'elles la pompent elles-mêmes et construisent les infrastructures nécessaires.
Nestlé affirme en outre contribuer pour 18 millions de dollars de recettes par an à l'Etat du Michigan, dont 2,4 millions en impôts en 2016.