Modifié

"Je ne sais pas comment on peut survivre dans la Ghouta orientale"

"Je ne sais pas comment nous faisons pour survivre dans la Ghouta orientale".
"Je ne sais pas comment nous faisons pour survivre dans la Ghouta orientale" / L'actu en vidéo / 1 min. / le 21 février 2018
Alors que 310 civils ont été tués, dont 70 enfants, et 1500 blessés en quatre jours dans des frappes de l'armée syrienne sur la Ghouta orientale, le CICR a exigé un accès à la région mercredi.

Alors que 400'000 personnes sont assiégées dans cette région, le personnel médical ne peut faire face au nombre élevé de blessés et tant les médicaments que le matériel médical manquent, a expliqué mercredi Marianne Gasser, cheffe de la délégation en Syrie du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Plusieurs hôpitaux ont aussi été détruits ou partiellement détruits. "Des blessés décèdent" parce qu'ils ne peuvent pas être soignés, ajoute Marianne Gasser.

Le CICR et le Croissant-Rouge syriens n'ont pu se rendre dans la Ghouta orientale depuis décembre dernier et l'évacuation médicale de 29 personnes. La dernière distribution d'aide dans cette région remonte à novembre dernier, ajoute l'organisation.

"Nous vivons un massacre, un génocide"

Images et témoignages montrent la tragédie que vivent les civils dans la région depuis quatre jours. "Les bombardements n'ont pas cessé ces dernières 36 heures. Je n'ai pas dormi la nuit dernière, mes enfants non plus, à cause d'un raid aérien et de tirs de roquettes", témoigne ainsi un habitant, interrogé par ap.

"Je ne sais pas comment nous faisons pour survivre dans la Ghouta orientale. La seule boulangerie encore ouverte a été bombardée hier", ajoute cet habitant.

"Nous vivons un massacre, un génocide. Alors que je vous parle, des hélicoptères du régime jettent des barils d'explosif sans distinction sur les immeubles civils, les écoles, et visent les hôpitaux. Nous sommes à la fois visés par ces barils mais aussi par des frappes aériennes, des roquettes et aujourd'hui nous avons détecté des bombes à sous-munitions", témoigne par ailleurs un médecin sur place, contacté par L'Obs.

agences/boi

Publié Modifié

Macron demande une trêve

Le président français Emmanuel Macron a demandé mercredi "une trêve" dans la Ghouta "afin de s'assurer de l'évacuation nécessaire des civils, de la création de tous les accès humanitaires indispensables, dans les meilleurs délais".

"La France reste pleinement engagée dans le cadre de la coalition internationale en Syrie pour lutter contre les terroristes islamistes mais ce qui se passe dans la Ghouta orientale aujourd'hui est clairement, vigoureusement condamné par la France", a poursuivi le chef de l'Etat français.

Dernier bastion rebelle près de Damas

Les frappes du régime syrien constituent le "prélude à une opération d'envergure (terrestre), laquelle peut commencer à tout moment", indique de son côté le quotidien Al-Watan, proche du régime syrien.

Le pouvoir du président Bachar al-Assad cherche à reprendre la Ghouta orientale, d'où les rebelles tirent des obus parfois meurtriers sur la capitale. Cette région est le dernier bastion contrôlé par les rebelles près de Damas.