Les victimes, des conducteurs d'ambulances et d'autres personnes, ont senti une odeur de chlore après "une énorme explosion" dans le secteur d'Al Chaïfounia, situé dans la Ghouta orientale, lit-on dans un communiqué des services de santé de l'opposition syrienne.
Au moins 18 victimes ont été soignées au moyen de nébulisations d'oxygène, ajoute cette même source.
Pas de réaction à Damas
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a de son côté confirmé qu'un enfant était mort de suffocation dans la Ghouta orientale mais il a ajouté ne pas être en mesure de dire si des gaz toxiques avaient été utilisés.
L'armée syrienne n'a pas réagi à ces informations. Le gouvernement syrien a toujours démenti utiliser des armes chimiques dans sa guerre contre l'opposition, qui entrera en mars dans sa huitième année.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a de son côté assuré que les affirmations selon lesquelles les forces syriennes sont responsables de l'attaque au chlore sont une provocation visant à saboter la trêve décidée par l'ONU.
Attente du cessez-le-feu
Les habitants de la région attendent dans l'angoisse un début d'application du cessez-le-feu de l'ONU après une semaine de raids qui ont causé la mort plus de 500 civils.
Le régime a poursuivi lundi ses raids aériens sur l'enclave rebelle aux portes de Damas, faisant une dizaine de morts à Douma, selon l'OSDH. Des combats au sol ont aussi encore opposé dimanche les forces du régime et des rebelles.
La résolution du Conseil de sécurité pour un cessez-le-feu en Syrie "n'aura du sens que si elle est appliquée immédiatement", a appelé lundi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à Genève. "La Ghouta orientale ne peut plus attendre", a-t-il dit.
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agences/boi
La Suisse soutient la trêve
La Suisse soutient "totalement" la résolution du Conseil de sécurité qui a appelé à une trêve de 30 jours en Syrie. La situation est "désespérée" après près de sept ans de conflit dans ce pays, a estimé lundi le conseiller fédéral Ignazio Cassis.
La Suisse fait "sa part", a dit devant la presse suisse le chef du Département fédéral des affaires étrangères, en marge de l'ouverture du Conseil des droits de l'homme. Elle fait partie des Etats "qui s'engagent" pour l'aide humanitaire dans ce pays. Depuis le début du conflit, 315 millions de francs ont été dépensés en Syrie et dans la région.
Le ministre tessinois revendique une certaine discrétion sur ce dossier syrien comme sur les autres. "Si nous voulons continuer à être considérés comme neutres", "nous n'avons pas le droit de faire trop de publicité" sur la politique menée par la Suisse, dit-il. Une "frustration" dans certains cas, admet-il.