Alors qu'il y a deux mois à peine, une série de tirs de missiles intercontinentaux nord-coréens avaient aggravé les tensions de façon préoccupante dans la péninsule coréenne, les Jeux olympiques qui se sont achevés dimanche ont servi d’excuses pour reporter des exercices militaires prévus par la Corée du Sud et par les Etats-Unis.
Pour sa part, le régime nord-coréen craint probablement une frappe préventive américaine et il s’est servi de l’excuse des JO au Sud pour accepter les offres de dialogue de Séoul.
Un dialogue a démarré, et il continue: un émissaire nord-coréen, le général Kim Yong-Chol, se trouve à Séoul depuis dimanche. Lors d'une rencontre avec le président sud-coréen Moon Jae-In, ce général a affirmé que son régime était prêt à discuter avec les Etats-Unis.
Persévérance
Cela fait des semaines que Moon Jae-In s'efforce en coulisse de convaincre Pyongyang et Washington de reprendre les négociations. Il y a encore quelques semaines, la Corée du Sud était mise à l'écart sur le plan diplomatique: elle était ignorée par le régime nord-coréen et ses efforts en faveur du dialogue étaient critiqués par le président américain Donald Trump.
Des avancées tangibles ont déjà été obtenues: en janvier, une ligne de communication militaire entre Nord et Sud a été rétablie, une ligne cruciale pour éviter une escalade armée sur la frontière.
Détente fragile
Le cœur du problème reste entier: le régime nord-coréen refuse de renoncer au nucléaire, et les Etats-Unis accentuent les pressions pour obliger Pyongyang à dénucléariser.
Washington vient d'annoncer de nouvelles sanctions, maritimes cette fois. Si celles-ci ne permettent pas de faire plier le régime, les Etats-Unis "passeront à la deuxième étape, qui pourrait être très fâcheuse pour le monde", a menacé Donald Trump.
Dans la situation actuelle, le meilleur des compromis que l'on puisse imaginer serait un gel du programme nucléaire nord-coréen, une première étape avant son démantèlement complet. Cependant, rien ne montre que les Etats-Unis ou la Corée du Nord sont prêts à accepter une telle solution. Les tensions pourraient donc se raviver aussi vite qu'elles se sont calmées pendant les Jeux.
Frédéric Ojardias/ebz