Sorte d'équivalent du feuilleton français "Plus belle la vie", cette série baptisée "Le septième voisin" (Saba'a gar) met en scène la vie quotidienne de sept familles de la classe moyenne habitant dans le même immeuble d'un quartier résidentiel du Caire. Elle ose traiter des thématiques comme les clashs parents-enfants, les relations amoureuses hors mariage, le refus du mariage ou encore l'avortement.
Les dialogues, parfois crus et réalistes, sont inédits à la télévision égyptienne. Et les téléspectatrices s’identifient aux femmes fortes, indépendantes, mises en avant.
"Volonté de corrompre la jeunesse"
Mais la série, suivie à chaque épisode par près de deux millions de téléspectateurs, déchaîne aussi les passions contre elle. Une partie de la population y voit une "volonté de corrompre la jeunesse". Les actrices et acteurs essuient les critiques sur les réseaux sociaux, mais les plus fortes attaques visent les réalisatrices.
"Je savais que les gens allaient réagir, mais à ce point-là je ne pensais pas", confie l'une d'entre elles, Heba Yoursy. "J’ai été insultée personnellement. J'avais peur qu'on me reconnaisse dans la rue."
L'audace des réalisatrices est d'avoir secoué les codes et les préjugés de la société égyptienne. "En fait, ils étaient choqués de voir une série inhabituelle qui parle de sujets dont ils aimeraient ne pas entendre parler et ne pas voir", poursuit Heba Yoursy.
Malgré les polémiques et ceux qui demandent l'arrêt de la série, le succès ne se dément pas. Et l'équipe réfléchit même à une saison 2.
oang