Les deux fronts distincts, mais représentatifs de la complexité de la guerre en Syrie ont entraîné l'une des pires crises humanitaires depuis le début du conflit en 2011, avec des dizaines de milliers de civils déplacés par les combats.
En un mois d'opérations aériennes et terrestres, le régime, soutenu par son allié russe, a reconquis plus de 80% la Ghouta orientale, et il s'avère plus que jamais déterminé à en reprendre le contrôle total.
Plusieurs fronts
Plusieurs localités dans les trois poches tenues par la rébellion ont été pilonnées ces dernières 24 heures et des combats opposaient rebelles et forces du régime sur plusieurs fronts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Pour échapper aux bombardements du régime dans l'enclave, dernier fief insurgé près de Damas, près de 70'000 personnes ont fui les territoires rebelles au cours des derniers jours.
Depuis le lancement de l'offensive du régime de Bachar al-Assad le 18 février, ces bombardements ont tué plus de 1450 civils, dont 297 enfants, d'après l'OSDH.
L'EI s'empare d'un quartier au sud de Damas
Dans le même temps, à Damas, les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) se sont emparés de la totalité d'un quartier où ils maintenaient une présence dans la périphérie sud de la capitale.
Le groupe EI, laminé en Syrie, maintient une présence dans des quartiers de la banlieue sud de Damas, notamment dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk ou encore le quartier de Hajar al-Aswad.
L'EI contrôle désormais moins de 5% du territoire syrien, après avoir reculé sous le coup de multiples offensives des forces du régime appuyées par la Russie ou des forces kurdo-arabes soutenues par les Etats-Unis.
Kurdes syriens amers à Afrine
Sur un autre front de la guerre, dans le nord de la Syrie, la Turquie s'est dite prête lundi à élargir son offensive contre une milice kurde, après avoir pris le contrôle de l'enclave kurde d'Afrine.
L'offensive turque lancée le 20 janvier vise la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), classée "terroriste" par Ankara, mais alliée précieuse de Washington dans la lutte contre l'EI.
Elle a déplacé des dizaines de milliers de personnes, qui ont notamment trouvé refuge dans des secteurs voisins. Mardi, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant-Rouge syrien ont distribué de l'aide dans la ville de Tal Rifaat, notamment du pain, de l'eau et des couvertures.
Les Kurdes syriens ont par ailleurs dénoncé mardi un "nettoyage ethnique" auquel le monde assiste "en spectateur". "Le silence de la communauté internationale participe au plan macabre planifié par Erdogan. Silence vaut acceptation", déplore un collectif de Kurdes originaires d'Afrine et vivant en Europe, dans le quotidien français Le Monde.
agences/fme
Une commission du National condamne la situation en Syrie
Le Conseil national devrait condamner fermement les crimes de guerre en Syrie. Une commission invite le plénum à prendre position sur le conflit syrien lors de la session de juin et demande au Conseil fédéral d'agir.
La commission a décidé par 15 voix contre 7 et deux abstentions d'utiliser un article du règlement du Parlement qui permet au Conseil national de faire une déclaration sur un problème important de politique extérieure. La neutralité helvétique ne signifie pas qu'il faut se taire et ne rien faire, a expliqué Elisabeth Schneider-Schneiter (PDC/BL).
>> Ecouter le débat entre les conseillers nationaux Laurent Wehrli (PLR-VD), et Manfred Bühler (UDC-BE) dans Forum: