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L'affaire Skripal a déclenché la guerre des mots entre Londres et Moscou

Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson. [Nur Photo/AFP - Alberto Pezzali]
Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson. - [Nur Photo/AFP - Alberto Pezzali]
Moscou dénoncé la "russophobie" de Londres, qui réplique en faisant référence à l'Allemagne nazie: la Russie et le Royaume-Uni sont passés aux invectives sévères mercredi après l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal.

Point d'orgue d'une journée marquant une nouvelle étape dans la guerre des mots, le chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson, a trouvé "juste" de comparer la Coupe du monde de football en Russie avec les Jeux olympiques de Berlin en 1936 sous Hitler.

"Franchement, c'est à vomir de penser à Poutine en train de se glorifier lors de cet événement sportif", a-t-il ajouté, en réponse à un parlementaire qui estimait que le président russe Vladimir Poutine allait utiliser la Coupe du monde "comme Hitler a utilisé les Jeux olympiques de 1936".

"Incohérences" pointées

Lors d'une longue démonstration mercredi à Moscou, snobée notamment par les ambassadeurs britannique, français et américain, un responsable du ministère russe des Affaires étrangères, Vladimir Ermakov, a dénoncé les "incohérences" de la version britannique. Interpellé par une diplomate britannique sur ses éventuels programmes d'armes chimiques, il lui a répondu : "Sortez donc un peu de votre russophobie, de votre mentalité insulaire (...) J'ai honte pour vous".

Affirmant à de nombreuses reprises "n'accuser personne", il a martelé: dans tous les cas, Londres est responsable du sort de Sergueï Skripal, 66 ans, et de sa fille Ioulia, 33 ans, hospitalisés depuis le 4 mars à Salisbury, ville du sud de l'Angleterre.

afp/ebz

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Les Occidentaux serrent les rangs

Les dirigeants de l'UE, qui ont resserré les rangs derrière Londres, sont prêts à se "coordonner sur des mesures" contre la Russie, selon un projet de déclaration préparé pour leur sommet jeudi et vendredi à Bruxelles.

"Nous sommes aux côtés de la Grande-Bretagne, nous sommes solidaires" avec Londres, a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel.

Donald Trump avait semblé se démarquer en n'abordant pas le sujet lors d'un entretien téléphonique mardi avec Vladimir Poutine, qu'il a félicité pour sa réélection triomphale dimanche pour un quatrième mandat.

Mais mercredi, le président Trump et son homologue français "ont réaffirmé leur solidarité avec le Royaume-Uni (...) et sont tombés d'accord sur la nécessité de prendre des mesure pour que Moscou rende des comptes", selon un communiqué diffusé par l'exécutif américain.

Climat de confrontation ravivé

L'empoisonnement de Sergueï Skripal a ravivé le climat de confrontation Est-Ouest, latent depuis l'annexion de la Crimée par Moscou en mars 2014, et a exacerbé les tensions entre Moscou et Londres dont les relations étaient déjà glaciales.

Londres a expulsé 23 diplomates russes du territoire britannique et annoncé le gel des relations bilatérales. La Russie, qui clame son innocence dans l'affaire Skripal, a rétorqué en expulsant à son tour 23 diplomates britanniques et en mettant fin aux activités du British Council dans le pays.

La Première ministre britannique, Theresa May, a dit "réfléchir activement" à d'autres mesures de rétorsion contre Moscou, selon son porte-parole.