Emma Gonzalez est l'une des figures de proue du mouvement pour la réglementation des armes à feu. Cette Cubano-Américaine de 18 ans, rescapée de la tuerie, est montée sur scène à Washington pour une intervention qui a duré 6 minutes et 20 secondes, soit la durée de la fusillade dans son lycée, le 14 février dernier. En larmes, elle a gardé - et imposé - le silence pendant quatre minutes et demie. Une manière radicalement nouvelle et audacieuse d'utiliser son "temps de parole", qui a dû décontenancer plus d'un politicien chevronné:
Autre survivante de Parkland, Samantha Fuentes, 18 ans également, est allée encore plus loin dans le renouvellement formel du discours politique: elle a vomi sur scène. Cette manifestation physique de son état émotionnel ne l'a toutefois pas empêchée de reprendre le fil de son intervention. Il faut dire que Samantha, qui a toujours des éclats de balles dans les jambes, ne s'en laisse pas facilement compter. Sa réaction à un appel téléphonique du président Trump alors qu'elle était à l'hôpital en dit long sur son caractère: "je n'ai jamais été aussi peu impressionnée par quelqu'un de toute ma vie" :
A onze ans, Naomi Wadler, originaire de Virginie, a bouleversé l'assistance par sa maturité et la force de son verbe, recourant à des anaphores dans un style cher à Martin Luther King, ménageant des moments de silences là où il le fallait, et surtout affichant une sérénité désarmante très à propos:
Ces moments forts, choisis parmi d'autres, ont été mis en exergue par les médias américains. En revanche, on trouvait encore très peu de réactions de politiques dimanche. Comme si ces prestations juvéniles hors norme les avaient laissé, eux, sans voix, dans tous les sens du terme. En tout cas, pas trace du moindre tweet présidentiel sur le sujet près de 24 heures après la Marche.
pym