Tout au long de l'après-midi, les unes après les autres, les missions diplomatiques des 23 pays - sur les 27 qui ont expulsé des diplomates russes - ont annoncé le nombre de leurs diplomates dont le Kremlin a ordonné l'expulsion, qui correspond à chaque fois au nombre de Russes chassés de chacun de ces pays.
Les ambassadeurs de nombreux pays de l'Union européenne (UE) parmi lesquels la France, l'Allemagne, l'Italie, la Pologne, les Pays-Bas, la Croatie, la Suède et la République tchèque se sont ainsi vu notifier les mesures prises à leur encontre.
Des mesures équivalentes
L'ambassadrice des Pays-Bas Renée Jones-Bos a été la première à annoncer, en sortant du siège de la diplomatie russe, quelle sanction avait été prise contre son pays. "Deux de mes collègues quittent Moscou. Mais nous (l'ambassade, ndlr) restons ici", a-t-elle déclaré, une mesure équivalente à celle annoncée par La Haye le 20 mars.
La porte-parole de la diplomatie lituanienne, Rasa Jakilaitiene, a annoncé que l'ambassadeur lituanien s'est vu notifier "l'expulsion de trois diplomates de l'ambassade", une mesure là aussi équivalente à celle prise par Vilnius.
Quatre diplomates allemands seront également expulsés, a indiqué le ministre des Affaires étrangères allemand Heiko Maas. Le ministère des Affaires étrangères français a lui aussi fait part de "la décision prise aujourd'hui par la Russie d'expulser quatre membres de l'ambassade de France en Russie".
Nouvelles mesures contre le Royaume-Uni
Moscou a aussi décidé de nouvelles mesures contre la Grande-Bretagne, donnant un mois à Londres pour réduire son personnel diplomatique en Russie au même nombre que celui des diplomates russes présents au Royaume-Uni.
Le 17 mars, Moscou avait déjà annoncé l'expulsion de 23 diplomates britanniques et ordonné la fermeture du British Council et du consulat britannique de Saint-Pétersbourg.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères russe dit "se réserver le droit" de prendre aussi des mesures contre la Belgique, la Hongrie, la Géorgie et le Monténégro, qui pour l'instant ne semblent pas concernés.
Accusations contre Moscou
Vendredi, la Russie s'est défendue d'être responsable de cette "guerre diplomatique" qui s'envenime. "Ce n'est pas la Russie qui a engagé une guerre diplomatique (...), ce n'est pas la Russie qui a initié un échange de sanctions ou un échange d'expulsion de diplomates", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Les Etats-Unis avaient été le premier pays à apprendre, jeudi soir, l'expulsion de 60 de ses diplomates en réponse aux mesures équivalentes prises par Washington après l'empoisonnement le 4 mars au Royaume-Uni d'un ex-agent double russe, Sergueï Skripal, et de sa fille Ioulia.
Londres impute à la Russie cet empoisonnement avec un agent neurotoxique, malgré de multiples démentis de Moscou, qui clame son innocence.
afp/jgal/ptur