Le nombre de manifestants était nettement moins important lundi qu'à l'apogée des rassemblements durant le week-end, et la zone frontalière était relativement calme.
Quelques manifestants se sont néanmoins aventurés à quelques dizaines de mètres de la clôture frontalière, lançant des pierres contre les soldats israéliens, qui ont riposté par des tirs de balles réelles ou en caoutchouc, mais aussi en lançant des grenades lacrymogènes.
La mort d'un Palestinien de 29 ans, qui avait été blessé vendredi, a porté à 17 le nombre de manifestants tués par l'armée israélienne depuis le début de cette action.
Plus de 1400 Palestiniens ont en outre été blessés, dont 757 par des tirs à balles réelles, selon le ministère de la Santé à Gaza. Il n'y a pas eu de blessé du côté israélien.
Génération "totalement désespérée"
Leïla Shahid, ex-ambassadrice de Palestine auprès de l’Union européenne, a réagi à l'actualité sur le plateau du 19h30 lundi.
Pour elle, cette génération qui manifeste depuis vendredi est "la dernière, la plus jeune, celle qui a cru il y a 25 ans au processus de négociations bilatérales à Oslo et qui a aujourd'hui totalement désespéré."
"Ce que nous disent ces jeunes qui manifestent c'est qu'ils ne peuvent plus supporter d'être assiégés dans une prison à ciel ouvert", a assuré cette figure historique de la cause palestinienne.
Interrogée sur l'influence du Hamas et d'autres mouvements islamistes dans les pays qui ont vécu les printemps arabes, Leïla Shahid l'a expliquée par le fait que "les islamistes sont les seuls à être organisés comme des partis".
Mais, a-t-elle affirmé, "l'immense majorité des Palestiniens, comme des Tunisiens ou des Egyptiens, sont des laïcs et ne veulent pas d'un système islamique".
La protestation, censée durer six semaines, vise à réclamer "le droit au retour" de quelque 700'000 Palestiniens chassés de leurs terres ou ayant fui lors de la guerre qui a suivi la création d'Israël en 1948.
agences/ptur