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Une première étude statistique en France sur 137 djihadistes condamnés

Marc Hecker est directeur des publications de l'Ifri. [www.ifri.org]
L'IFRI publie un rapport sur le djihadisme: interview de son auteur Marc Hecker / Forum / 7 min. / le 9 avril 2018
Afin de tenter de cerner le profil des djihadistes, Marc Hecker, directeur des publications de l'Institut français des relations internationales (IFRI), a étudié les parcours de 137 individus condamnés pour faits de terrorisme.

Il ressort de cette étude statistique que les djihadistes condamnés en France de 2004 à 2017 "se distinguent par un niveau d'éducation et une intégration professionnelle plus faibles, un degré de pauvreté plus important, un engagement dans la criminalité plus élevé et un rapport plus étroit au Maghreb et à l'Afrique subsaharienne que la moyenne de la population française", écrit le chercheur dans son étude de 52 pages disponible le 10 avril sur le site de l'IFRI.

"Au total, 47% de mon échantillon n'a pas de diplômes et un niveau d'emploi très faible et il y a 36% de chômeurs", a précisé Marc Hecker dans Forum lundi. Selon lui, il n'y a pas de profil type. "Je n'ai pas de profils à 95% ou 98%. Ce sont chaque fois des petites majorités. Cela laisse donc l'autre moitié du spectre libre pour d'autres types de profils et de recrutements."

Terrorisme "domestique"

Sur les 130 personnes dont la nationalité a pu être connue, il y avait 90 Français, 29 binationaux (14 Franco-marocains, 10 Franco-algériens, 5 Franco-tunisiens) et seulement onze étrangers. "Ces statistiques confirment une tendance observée dans d'autres pays d'Europe depuis les attentats de Londres en 2005: le terrorisme qui touche la France est essentiellement domestique", ajoute le rapport.

L'âge moyen au moment des faits s'établit à 26 ans, même si les djihadistes condamnés en 2017 étaient sensiblement plus jeunes (24 ans en moyenne). Environ la moitié de l'échantillon est constitué de membres des "filières syriennes", ayant rejoint ou souhaité rejoindre les anciennes zones de djihad en Syrie. Enfin, sur les 136 prévenus ou accusés dont la religion était connue, 101 étaient musulmans (74%) et 35 convertis à l'islam (26%).

ats/afp/jzim

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