Pour sa première apparition très attendue devant une commission conjointe du Sénat américain, Mark Zuckerberg a répondu pendant plus de cinq heures aux questions des parlementaires inquiets des "abus de confiance" de sa société.
"Il est évident aujourd'hui que nous n'avons pas fait assez pour empêcher ces outils d'être utilisés de façon malintentionnée. Nous n'avons pas pris une mesure assez large de nos responsabilités et c'était une grosse erreur. C'était mon erreur et je suis désolé", a déclaré le créateur de Facebook.
Empêtré dans des polémiques à répétition depuis mi-mars avec l'éclatement du scandale Cambridge Analytica, Mark Zuckerberg a admis que "cela prendra du temps pour mener à bien tous les changements nécessaires" visant à limiter les mauvais usages des données personnelles.
Facebook, "pas un monopole"?
Devant les commissions sénatoriales du commerce et de la justice, le magnat d'internet a peiné à justifier pourquoi le réseau n'avait pas suspendu dès 2015 Cambridge Analytica, ni prévenu le régulateur du commerce, ni les utilisateurs que leurs données avaient été détournées.
Il a affirmé ne pas être réticent à la possibilité d'une régulation publique accrue des réseaux sociaux "si elle était bonne". Il a aussi assuré que le réseau social aux plus de deux milliards d'utilisateurs n'était pas un "monopole", sans toutefois parvenir à nommer un concurrent à Facebook.
Collaboration avec le procureur spécial
Mark Zuckerberg a par ailleurs annoncé que son entreprise travaillait actuellement avec le procureur spécial Robert Mueller, chargé de l'enquête sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine de 2016.
Il a en outre évoqué une "course aux armements" avec la Russie en matière d'exploitation des réseaux sociaux en affirmant qu'il y a "des gens en Russie dont le travail est d'exploiter nos systèmes et autres systèmes internet aussi".
A l'issue de la rencontre, de nombreux élus ont fait part de leur "scepticisme" face aux réponses du patron de Facebook, qui à de nombreuses reprises a répondu "je ne sais pas". "Durant cette audition (...), vous avez été interrogé sur de nombreuses questions cruciales, auxquelles vous n'avez pas de réponse", lui a notamment lancé la sénatrice Kamala Harris.
L'audition du milliardaire de 33 ans se poursuivra mercredi.
agences/bama/tmun