"Nous avons la preuve que la semaine dernière, des armes chimiques ont été utilisées, au moins du chlore, et qu'elles ont été utilisées par le régime de Bachar al-Assad", a déclaré le président français lors d'une interview sur les chaînes de télévision TF1 et LCI.
"Nous aurons des décisions à prendre en temps voulu, quand nous le jugerons le plus utile et le plus efficace", a-t-il poursuivi, précisant qu'il était en contact étroit avec Donald Trump.
Le président français a assuré garder également le contact avec son homologue russe Vladimir Poutine, allié du chef d'Etat syrien et acteur incontournable du confit sur le terrain. "J’ai eu Poutine au téléphone à plusieurs reprises. Nous nous parlons régulièrement."
"Vérifier les informations"
La décision d'une éventuelle opération militaire interviendra "une fois que nous aurons vérifié toutes les informations" avec l'objectif d'"enlever les moyens d'intervention chimique au régime".
La France, a souligné le chef de l'Etat, n'entend pas laisser une "escalade" se faire au Moyen-Orient, "mais on ne peut pas laisser aujourd'hui des régimes qui se croient tout permis, en particulier le pire en contravention du droit international, agir".
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kkub avec agences
Grève des cheminots: "Nous irons jusqu'au bout"
Interrogé au sujet de la réforme de la SNCF, le chef de l'Etat a promis d'"aller jusqu'au bout", en dépit de la contestation des cheminots, qui ont commencé le 3 avril un grève qui pourrait durer trois mois.
"La SNCF de demain ne sera pas celle d’hier. Si je dis aux jeunes de 25 ans: 'Tu vas être embauché aux mêmes conditions que mon grand-père", cela n’est pas raisonnable!'", a-t-il argumenté.
Le président a en outre "garanti absolument" que la SNCF resterait une entreprise publique. "Ce sera dans la loi: 100% de capitaux d'Etat", a-t-il assuré.
Casser l'image du "président des villes"
Pour cet entretien télévisé, le président français n'a pas souhaité pour cadre ni l'Elysée, ni les studios de TF1, en portant son choix plutôt sur Berd'huis, une petite commune normande d'un peu plus de 1000 habitants. L'interview s'est déroulée dans une pimpante salle de classe d'une école inaugurée en 2015.
En s'exprimant dans le journal de TF1 de Jean-Pierre Pernaut – regardé en semaine par plus de 5 millions de Français – Emmanuel Macron compte reconquérir le cœur des retraités et des habitants des zones rurales, et casser un peu l'image de "président des villes" que ses opposants tentent de lui coller.