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Washington, Paris et Londres ont lancé dans la nuit des frappes en Syrie

Syrie: cibles chimiques frappées par les USA, la France et Londres
Syrie: cibles chimiques frappées par les USA, la France et Londres / 19h30 / 2 min. / le 14 avril 2018
Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont lancé une opération militaire contre des cibles en Syrie dans la nuit de vendredi à samedi. L'opération est terminée, a annoncé tôt samedi le ministre américain de la Défense Jim Mattis.

Le général Joe Dunford, chef d'état-major américain, a indiqué que l'opération militaire avait visé le programme d'armement chimique du régime syrien.

Il a ajouté qu'aucune autre opération n'était prévue pour l'instant, précisant que les alliés avaient pris soin d'éviter de toucher les forces russes, massivement présentes dans le pays, mais que Moscou n'avait pas été averti à l'avance de l'intervention.

Frappes "ponctuelles" sur trois sites

Ces frappes "ponctuelles" sont destinées à délivrer un message fort au président Bachar al-Assad, a déclaré de son côté James Mattis.

Les frappes, menées avec des avions et des missiles tomahawk tirés depuis des navires en mer, ont visé trois sites: un centre de recherche scientifique proche de la capitale syrienne Damas, un site de stockage d'armes chimiques près de Homs, ainsi qu'un complexe situé non loin du précédent, comprenant un important centre de commande ainsi que des capacités de stockage.

Aucune perte n'a été enregistrée du côté occidental. Côté syrien, il n'y aurait aucune victime non plus, civile ou militaire, selon des informations préliminaires de l'armée russe.

Annonces coordonnées dans la nuit

Dans la nuit, le président américain Donald Trump avait annoncé le lancement de l'intervention. "Une opération combinée est en cours avec la France et le Royaume-Uni, nous les remercions tous les deux", avait lancé le dirigeant, qui s'exprimait depuis la Maison Blanche. "Mission accomplie" a-t-il ensuite twitté en milieu de journée.

De Londres, la Première ministre britannique Theresa May a affirmé qu'il n'y avait "pas d'alternative à l'usage de la force". Elle a souligné qu'il ne s'agissait pas d'intervenir dans une guerre civile ou de provoquer un changement de régime. "Il s'agit d'une opération spécifiquement conçue pour dissuader le régime syrien d'employer des armes chimiques", a insisté Theresa May.

Le président français Emmanuel Macron a annoncé de son côté à Paris que les frappes françaises étaient "circonscrites aux capacités du régime syrien sur les armes chimiques". Nous ne pouvons pas tolérer la banalisation de l'emploi d'armes chimiques, qui est un danger immédiat pour le peuple syrien et pour notre sécurité collective", a-t-il ajouté.

>> Lire aussi : Les Etats-Unis disent avoir "la preuve" que la Syrie a utilisé des armes chimiques

Un signal à l'axe du mal pour Israël, une farce pour les rebelles

Israël a justifié samedi les frappes américaines, françaises et britanniques en Syrie en affirmant que le régime de ce pays continue ses "actions meurtrières", selon un responsable israélien, qui a requis l'anonymat. "L'attaque américaine est un signal important à l'axe du mal: l'Iran, la Syrie et le Hezbollah", a déclaré Yoav Gallant, du cabinet de sécurité du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le groupe rebelle syrien Jaich al-Islam a lui estimé que les raids occidentaux représenteraient "une farce" tant que le président Bachar al-Assad resterait au pouvoir.

"Punir l'instrument du crime alors que le criminel est maintenu. Une farce", a lancé sur Twitter Mohammed Allouche, un haut responsable du groupe rebelle Jaich al-Islam qui contrôlait Douma, la ville où s'est déroulée l'attaque chimique présumée ayant entraîné les frappes de représailles occidentales.

La Suisse et l'ONU appellent au calme

"La Suisse suit avec inquiétude cette escalade militaire autour du conflit syrien et appelle à la raison toutes les parties impliquées", déclare le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), dans une prise de position.

Berne exige également que "la mission d'enquête de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) puisse débuter aujourd'hui comme prévu et que les acteurs en Syrie n'entravent pas le travail de l'OIAC". Le DFAE demande en outre aux différentes parties "de créer les conditions pour l'aide humanitaire en faveur des victimes du conflit", précisant être en contact avec les représentations diplomatiques suisses dans la région.

De son côté, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé toutes les parties et les Etats membres à faire preuve de retenue afin d'éviter tout acte qui pourrait conduire à une escalade de la violence. Il a par ailleurs souligné l'importance d'agir en conformité avec la charte de l'ONU et le droit international. Il a souligné que les opérations militaires occidentales survenues cette nuit en Syrie n'ont pas été autorisées par le Conseil de sécurité de l'ONU.

Les réactions en Syrie, en Russie et en Iran ont été virulentes. La Russie a annoncé convoquer une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.

>> Lire : La Russie convoque une réunion d'urgence à l'ONU après les frappes en Syrie

agences/nr/ruff/fme

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Nombreux soutiens aux frappes occidentales

Le président du Conseil européen Donald Tusk a promis samedi que l'Union européenne "se tiendra aux côtés de ses alliés du côté de la justice" après les frappes occidentales contre la Syrie.

"Les frappes des USA, de la France et du Royaume-Uni montrent clairement que le régime syrien, avec la Russie et l'Iran, ne peut continuer cette tragédie humaine, du moins non sans coût", a estimé le Polonais Donald Tusk dans un tweet.

Strikes by US, France and UK make it clear that Syrian regime together with Russia & Iran cannot continue this human tragedy, at least not without cost. The EU will stand with our allies on the side of justice.

— Donald Tusk (@eucopresident) 14 avril 2018




L'OTAN a aussi apporté son "soutien" aux actions prises en Syrie. Elles "vont réduire la capacité du régime à mener d'autres attaques contre le peuple de Syrie avec des armes chimiques", a estimé le secrétaire général de l'Alliance atlantique.

A Berlin, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que son gouvernement "soutenait" les frappes visant le régime syrien, une "intervention militaire nécessaire et appropriée" après l'attaque chimique présumée à Douma. "Nous soutenons le fait que nos alliés américains, britanniques et français (...) aient pris leurs responsabilités", a-t-elle indiqué.

Le Canada a également approuvé la décision de mener des frappes contre l'arsenal chimique de la Syrie, a affirmé samedi le Premier ministre Justin Trudeau.

Le Canada appuie la décision des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France d'agir contre la capacité du régime Assad de lancer des attaques à l'arme chimique. Déclaration : https://t.co/9iJQqSM677

— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) 14 avril 2018




Tout comme l' Arabie Saoudite, pour qui les frappes "constituent une riposte aux crimes du régime" syrien, la Turquie a elle aussi jugé samedi que les raids représentent une "réaction appropriée" à l'attaque chimique présumée menée à Douma. "Nous saluons cette opération qui exprime la conscience de l'humanité tout entière face à l'attaque de Douma que tout porte à attribuer au régime" syrien, a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères.