Modifié

La Russie exige une réunion d'urgence à l'ONU après les frappes en Syrie

Le porte-parole du ministre russe de la Défense, Igor Konashenkov, le 13 avri 2018. [keystone - Alexander Zemlianichenko]
La Russie exige une réunion d'urgence à l'ONU après les frappes en Syrie / Le 12h30 / 1 min. / le 14 avril 2018
La Russie a annoncé samedi convoquer une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) après les frappes menées par les Etats-Unis et leurs alliés contre le régime syrien.

Les frappes occidentales, menées "sans l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU, en violation de la Charte des Nations unies, des normes et principes du droit international", constituent "un acte d'agression à l'encontre d'un Etat souverain", a dénoncé samedi le président russe Vladimir Poutine. Il a appelé à une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, quelques heures après l'intervention occidentale contre des centres de recherches et de production d'armes chimiques en Syrie.

>> Lire : Washington, Paris et Londres ont lancé dans la nuit des frappes en Syrie

La Russie, soutien indéfectible du régime de Bachar al-Assad, a vivement réagi par la voix de son ambassadeur aux Etats-Unis, Anatoli Antonov. "Nos mises en garde n'ont pas été entendues", a-t-il estimé, jugeant que ces frappes étaient une "insulte" au président russe Vladimir Poutine et qu'elles auraient "des conséquences".

Selon le ministère russe de la Défense, "plus de 100 missiles de croisière et missiles air-surface ont été tirés sur des objectifs syriens militaires et civils". L'armée russe affirme que 71 missiles ont été interceptés par la défense antiaérienne syrienne, équipée de système de conception soviétique.

Les frappes contre la Syrie ont par ailleurs suscité un tollé dans la classe politique russe: le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé un coup porté à un pays qui a résisté pendant des années à "une agression terroriste". Des députés et sénateurs russes ont quant à eux qualifié les frappes de "crime de guerre, agression militaire, et violation flagrante du droit international", tout en restant discrets sur la manière dont Moscou pourrait riposter.

Les frappes n'affecteront pas la détermination de l'armée syrienne

En Syrie, le ministère des Affaires étrangères a déclaré que les frappes occidentales "n'affecteront en aucune manière" la détermination de l'armée syrienne à poursuivre le combat contre ses ennemis et à rétablir son contrôle sur la totalité du pays.

"Cette agression ne fera qu'attiser les tensions dans le monde" et menacer la sécurité internationale, affirme le ministère.

Les autorités du pays ont en outre accusé les Occidentaux d'entraver avec leurs frappes la mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), dont une équipe doit entamer samedi son enquête sur l'attaque chimique présumée.

L'OIAC a assuré que son "équipe d'enquêteurs va continuer son déploiement" en Syrie "afin d'établir les faits relatifs aux allégations d'utilisation d'armes chimiques à Douma".

Les réactions condamnant les frappes occidentales ne se sont pas fait attendre dans la rue. A la levée du jour, plusieurs dizaines de personnes se sont retrouvées sur l'emblématique place de Damas, ralliée à pied, à vélo ou dans des voitures décorées aux couleurs rouge, noire et blanche du drapeau syrien.

>> Voir le sujet du 19h30 sur la réaction syrienne :

Damas condamne les frappes et défie la coalition occidentale
Damas condamne les frappes et défie la coalition occidentale / 19h30 / 1 min. / le 14 avril 2018

L'Iran, allié régional du régime syrien, a fermement condamné l'attaque et estime que les Occidentaux devront assumer les conséquences de leurs actes dans la région.

"Les Etats-Unis et leurs alliés, sans aucune preuve et avant même une prise de position de l'OIAC ont menée cette action militaire (...) contre la Syrie et sont responsables des conséquences régionales de cette action aventuriste", a affirmé le ministère iranien des Affaires étrangères.

agences/fme

Publié Modifié

Condamnations et inquiétudes internationales

La Chine a affiché samedi son opposition à l'usage de la force, appelant à un retour dans le cadre du droit international: "Nous nous opposons constamment à l'usage de la force dans les relations internationales (...) Nous appelons les parties concernées à revenir dans le cadre du droit international", a déclaré Hua Chunying, porte-parole de la diplomatie chinoise. "La Chine croit qu'une solution politique est la seule issue possible pour la crise syrienne".


"Avec la force de la dignité, la défense de la paix, des peuples du monde, nous condamnons énergiquement l'attaque démente de (Donald) Trump contre le peuple frère de Syrie", a dénoncé le président bolivien Evo Morales. "Hier, ils avaient pris prétexte d'armes de destruction massive imaginaires pour envahir l'Irak, aujourd'hui ils lancent leurs missiles sous le même prétexte."

Con la fuerza de la dignidad, la defensa de la paz, de los pueblos del mundo, condenamos enérgicamente el ataque desquiciado de Trump contra el hermano pueblo de Siria. Ayer, inventaron irreales armas de destrucción masiva para invadir Irak, hoy lanzan misiles con excusa parecida

— Evo Morales Ayma (@evoespueblo) 14 avril 2018





En Irak, le ministère des Affaires étrangères s'est dit "inquiet" des conséquences des frappes occidentales, qui "offrent au terrorisme une opportunité de se développer après avoir été détruit en Irak et largement repoussé en Syrie".


"Je lance un appel énergique à tous les pays membres des Nations unies pour qu'ils interviennent énergiquement afin de freiner les opérations menées en Syrie par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne", a déclaré la Guatémaltèque Rigoberta Menchu, prix Nobel de la paix 1992.

Exijo a los pueblos del mundo a condenar la guerra en #Siria que enlútese la esperanza de #Paz de la humanidad. Hago un llamado enérgico a todos los países que integran las @ONU_es a intervenir inmediatamente y frenar las operaciones de #USA, #Francia y #GranBretaña en Siria.

— Rigoberta Menchú Tum (@RigobertMenchu) 14 avril 2018





"La guerre menée par les Etats-Unis contre la Syrie, contre les peuples de la région et les mouvements de la résistance (...) n'atteindra pas ses objectifs", a affirmé le Hezbollah chiite libanais.