Avec un conflit qui s'enlise, les infrastructures sportives sont dévastées et les stades détruits. Certains sont transformés en dépôts d'armes ou en baraquements militaires. Le championnat national s'est arrêté et les clubs ont été démantelés.
L'équipe nationale a dû s'exiler au Qatar, où elle bénéficie d'un encadrement et d'installations de qualité. Et c'est paradoxalement ce déracinement qui lui a permis de réaliser un exploit sportif.
Une qualification historique
Le Yémen s'est en effet qualifié pour la première fois pour la Coupe d'Asie des nations, enthousiasmant les Yéménites, qu'ils soient sudistes, nordistes, loyalistes, rebelles, riches ou pauvres, dans un pays passionné de foot mais dont la sélection n'a jamais brillé.
Les médias avaient l'habitude de féliciter l'équipe nationale quand elle perdait sur un score serré, mais c'est maintenant une équipe qui réunit tout le pays qui est fêtée. Et la qualification contribue à donner le sourire aux jeunes et les aide à oublier certains drames.
afp/boi
Tournois populaires
Les Yéménites n'ont jamais cessé de jouer au football en dépit de la guerre et les membres de l'encadrement de l'équipe nationale n'ont pas hésité à se rendre dans des zones contrôlées par différents protagonistes, parfois au milieu de combats.
Les responsables du football national tentent aussi d'organiser des tournois entre quartiers, faute de pouvoir relancer d'autres compétitions, que ce soit sur des terrains vagues réaménagés ou dans des enceintes éventrés par les obus.