"Je ne veux pas faire partie d'une génération de somnambules", a lancé à Strasbourg le chef de l'Etat français devant les eurodéputés avec lesquels il a échangé pendant environ trois heures, ponctuées par des applaudissements.
"J'appartiens à une génération qui n'a pas connu la guerre et qui est en train de s'offrir le luxe d'oublier ce que les prédécesseurs ont vécu", a-t-il averti, dressant un tableau sombre de la situation du Vieux Continent sur fond de montée des populismes et du sentiment antieuropéen dans nombre de pays.
"Souveraineté européenne" à retrouver
"Une forme de guerre civile européenne réapparaît" et "nos égoïsmes nationaux parfois nous paraissent plus importants que ce qui nous unit face au reste du monde", a estimé Emmanuel Macron.
Pour que l'Europe ait les moyens de ses ambitions et d'une "souveraineté européenne" face aux défis internationaux, la France "est prête à augmenter sa contribution" au budget européen dans le cadre du prochain budget pluriannuel post-Brexit de l'UE après 2020, a annoncé le président français.
"La vraie France est de retour. Je salue le retour de la France parmi nous", s'est réjoui le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker lors du débat en plénière.
agences/lan
Soutien et critique au Parlement européen
A Strasbourg, le chef de file des socialistes, Udo Bullmann a salué "l'enthousiasme et la passion pour l'Europe" du président français. "Mais les mots ne suffisent pas", a-t-il averti, l'appelant à des "actions concrètes" et critiquant notamment la politique migratoire de Paris.
Emmanuel Macron a également reçu le soutien du chef de file des libéraux de l'ALDE, Guy Verhofstadt, qui l'a encouragé à "persévérer" face aux "forces conservatrices".
En revanche, l'eurodéputé belge Philippe Lamberts (Verts) a attaqué "l'action en France" d'Emmanuel Macron, qui "met à mal la devise 'Liberté, Egalité, Fraternité'", critiquant les ventes d'armes, le nucléaire ou le démantèlement de camps de migrants.