En déplacement à Saint-Dié-des-Vosges sur le thème de la revitalisation des centres-villes, Emmanuel Macron a été pris à partie par des cheminots de la CGT et de Sud-Rail avec lesquels il a engagé un échange parfois rugueux.
"Vous pouvez râler, mais ne bloquez pas tout le pays", a-t-il répondu aux interpellations de syndicalistes qui l'apostrophaient. Et d'ajouter: "On est en désaccord mais je vous demande simplement de ne pas prendre tout le monde en otage dans cette affaire."
Projet de loi adopté
Le texte adopté mardi à l'Assemblée nationale prévoit notamment la disparition du statut de cheminot pour les nouveaux embauchés, l'ouverture progressive de l'entreprise à la concurrence et autorise le gouvernement à modifier par ordonnance le statut de la SNCF en société nationale à capitaux publics.
"Les syndicats sont libres de leur décision, mais, quand même, je les invite à prendre en compte le fait que la représentation nationale, c'est-à-dire l'ensemble des Français, approuve cette réforme", a déclaré la ministre du Travail Muriel Pénicaud, sur France 2.
Le projet de loi "pour un nouveau pacte ferroviaire" passera entre les mains des sénateurs à partir du 23 mai en commission et à partir du 29 mai en séance. Le gouvernement espère un vote définitif en juillet. Pour le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, ce vote ne donne pas davantage de légitimité à la réforme.
Moins de grévistes
Dans le cadre du quatrième épisode de grève intermittente lancée à l'appel des quatre syndicats représentatifs, le trafic a été perturbé mercredi avec deux trains en circulation sur cinq pour les TER et Transilien, un train Intercités sur quatre, trois sur quatre pour les liaisons internationales et un TGV sur trois, sur fond d'érosion du taux de grévistes.
Le taux de déclaration de grévistes est passé de 48% au début du conflit à 32% pour la journée de mercredi, mais parmi lesquels 60% des conducteurs. Globalement, selon la direction, quatre cheminots sur cinq étaient à leur poste.
reuters/boi