Désigné unique candidat mercredi, ce civil de 57 ans a été comme attendu élu par les députés pour un mandat renouvelable de cinq ans, "avec 603 voix sur 604 possibles, soit 99,83% des suffrages", a annoncé devant l'Assemblée la présidente de la Commission nationale électorale Alina Balseiro, confirmant une information divulguée un peu plus tôt par les médias d'Etat.
"Le mandat donné par le peuple à cette législature est de poursuivre la révolution cubaine dans un moment historique crucial", mais aussi les réformes économiques entamées par son prédécesseur, a-t-il déclaré dans son premier discours en tant que président du Conseil d'Etat.
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Numéro deux du régime depuis 2013, cet homme du système au profil plutôt discret s'est peu à peu imposé aux côtés de Raul Castro, 86 ans, après avoir gravi dans l'ombre les échelons du pouvoir.
Apôtre du développement d'internet et d'une presse plus critique sur l'île, il a su se donner une image de modernité tout en demeurant économe en déclarations. Mais il sait aussi se montrer intransigeant vis-à-vis de la dissidence ou de diplomates trop enclins à critiquer le régime.
Un syndicaliste nommé vice-président
Chargé de conduire une transition historique après plus de 60 ans de domination des frères Castro, il sera le premier dirigeant cubain à n'avoir pas connu la révolution de 1959.
Le poste de premier vice-président, numéro deux de facto du régime, est attribué à Salvador Valdes Mesa, un syndicaliste et cadre de haut rang du parti âgé de 72 ans, a annoncé Alina Balseiro, confirmant également que le Conseil d'Etat, l'organe exécutif suprême, comptera comme attendu 13 nouveaux membres sur 31.
Réformes entamées
Depuis la révolution castriste, la fratrie Castro a écrit une histoire unique de coopération au sommet, parvenant à résister à l'adversité de la super-puissance américaine et à l'effondrement du partenaire soviétique.
Après avoir succédé en 2006 à son frère Fidel, mort fin 2016, Raul Castro a engagé une série de réformes autrefois impensables, comme l'ouverture de l'économie au petit entrepreneuriat privé, et a surtout orchestré un rapprochement spectaculaire avec les Etats-Unis.
S'il quitte la présidence, il n'abandonne toutefois pas totalement les rênes à son successeur, puisqu'il doit conserver ses fonctions de secrétaire général du puissant Parti communiste de Cuba (PCC) jusqu'en 2021, l'année de ses 90 ans.
La nomination des membres du Conseil des ministres devrait intervenir dans les prochains jours.
afp/fme