Un an après avoir été mandatés par l'APCE pour enquêter sur l'affaire dite du "Caviargate", trois experts ont rendu dimanche un rapport de plus de 200 pages. Conclusion: il existe "un fort soupçon que certains membres actuels et anciens de l'APCE s'étaient livrés à des activités corruptrices en faveur de l'Azerbaïdjan".
Issus de parlements nationaux de quelques-uns des 47 Etats membres du Conseil de l'Europe, ils sont soupçonnés d'avoir été "achetés" en échange notamment de leur vote en 2013 contre un rapport dénonçant la situation des prisonniers politiques dans cette ex-république soviétique.
Certains élus se seraient vu offrir du caviar, des tapis et des nuits dans des hôtels de luxe mais auraient surtout été grassement rémunérés pour des "activités de lobbying" au profit du régime. "Ils sont invités à suspendre leur activité pendant qu'une commission examine leur situation au cas par cas", a indiqué le président de l'APCE, Michele Nicoletti.
afp/vtom
Affaire dénoncée par un pool de journaux
L'affaire du "Caviargate" avait été dénoncée l'an dernier par plusieurs journaux européens dont Le Monde, The Guardian et la Süddeutsche Zeitung. Le rapport a été établi par trois experts, l'ex-juge antiterroriste français Jean-Louis Bruguière, le Britannique Nicolas Bratza, ancien président de la Cour européenne des droits de l'homme, et la juriste suédoise Elisabet Fura.
Sa publication intervient à la veille de l'ouverture de la session de printemps de l'APCE, qui réunit 324 parlementaires des 47 Etats membres du Conseil de l'Europe dont les 28 membres de l'Union européenne. Dénuée de pouvoirs législatifs, l'APCE siège quatre semaines par an à Strasbourg pour débattre de la défense des droits de l'homme ou de la lutte contre la corruption.