La visite d'Etat du président français à la Maison Blanche est la première d'un dirigeant étranger sous l'ère Trump. Elle commence lundi soir par une séquence glamour, où les deux couples dîneront à Mount Vernon. Les discussions diplomatiques commenceront mardi avec des entretiens à la Maison Blanche. Mercredi, Emmanuel Macron s'exprimera devant les membres du Congrès.
Dès son élection en mai 2017, le chef de l'Etat français, contrairement à ses partenaires européens, a choisi de nouer une alliance privilégiée avec Donald Trump, dont il apprécie le côté disruptif. "Nous sommes tous les deux des francs-tireurs anti-système", a-t-il répété sur Fox News.
L'Iran, pomme de discorde
Mais au-delà des manifestations d'amitié, les deux hommes ont des désaccords profonds, que le président français a énuméré sur la chaîne américaine Fox News. Le plus brûlant est sans conteste l'accord du nucléaire iranien signé en 2015, que Donald Trump a menacé de "déchirer" s'il n'est pas durci pour obliger Téhéran à limiter son programme balistique et son influence dans la région.
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Paris veut proposer à Donald Trump un accord complémentaire, entre pays occidentaux, qui réponde à ses inquiétudes. Sur Fox News, Emmanuel Macron a plaidé pour cet accord car "il n'y a pas de plan B" pour s'assurer que Téhéran ne se dote pas de la bombe nucléaire.
Partir ou rester en Syrie
Autre différend, la stratégie à tenir en Syrie après la victoire contre le groupe Etat islamique. Les deux hommes ont récemment resserré leurs liens en ordonnant le 14 avril des frappes militaires conjointes après une attaque chimique présumée du régime syrien contre des civils près de Damas.
Mais Donald Trump veut retirer ses troupes - quelque 2000 soldats - le plus vite possible, ce que Paris redoute. Emmanuel Macron avait dit avoir convaincu Washington de rester dans le pays "dans la durée", avant d'être contredit par la Maison Blanche dimanche dernier.
Dimanche, le Français a mis en garde contre une ingérence iranienne et une résurgence du terrorisme si les Occidentaux quittaient brutalement la Syrie.
"Si nous partons définitivement et complètement (...) nous laisserons la place au régime iranien, à Bachar al-Assad (qui) prépareront la prochaine guerre, alimenteront un nouveau terrorisme", a-t-il dit.
"Même après la fin de la guerre contre l'EI, les Etats-Unis, la France, nos alliés et même la Russie et la Turquie auront un rôle majeur à jouer pour créer cette nouvelle Syrie", a-t-il souligné.
L'avocat de l'UE
Pendant sa visite, la France se fera aussi l'avocate de l'Europe pour éviter à l'UE l'application de taxes douanières américaines sur l'acier et l'aluminium, en suspens jusqu'au 1er mai.
"On ne fait pas la guerre avec ses alliés", a assuré dimanche Emmanuel Macron.
afp/fme