C'est la première fois qu'un tribunal statue sur le sort du seul membre encore en vie des commandos djihadistes qui ont attaqué Paris le 13 novembre 2015, faisant 130 morts.
Il était jugé pour son rôle lors d'une fusillade survenue en 2016 dans la commune bruxelloise de Forest le 15 mars 2016.
Salah Abdeslam, incarcéré en région parisienne depuis deux ans, était absent pour la lecture du jugement, tout comme Sofiane Ayari, son complice dans la fusillade, qui a écopé d'une peine identique.
"Leur ancrage dans le radicalisme ne fait aucun doute", relève notamment le jugement énoncé par le tribunal correctionnel de Bruxelles.
Arrêtés le 18 mars 2016
Le 15 mars 2016, c'est lors d'une perquisition de routine dans un logement supposé vide - dans le cadre de l'enquête sur le 13 novembre - que des policiers belges et français avaient été visés par des tirs d'armes automatiques à Forest.
Quatre d'entre eux avaient été blessés et un djihadiste algérien de 35 ans tué fusil en mains en couvrant la fuite de Sofiane Ayari et de Salah Abdeslam - dont les enquêteurs retrouveront rapidement une empreinte ADN sur les lieux.
Ce raid policier avait précipité la fin de la cavale de celui qui était alors l'homme le plus recherché d'Europe. Salah Abdeslam avait été arrêté le 18 mars à Molenbeek avec Sofiane Ayari.
Absence de regrets
Au procès, accusation et parties civiles ont rappelé le contexte de la fusillade, survenue dans une des multiples planques belges de la cellule djihadiste à l'origine des attaques du 13 novembre 2015. Un groupe dont d'autres membres allaient commettre une semaine plus tard, le 22 mars 2016, les attentats-suicide de Bruxelles (32 morts), également revendiqués par l'organisation Etat islamique (EI).
Pour justifier la peine de 20 ans de prison réclamée contre Salah Abdeslam et Sofiane Ayari - soit le maximum pour les faits jugés - la représentante du Parquet fédéral Kathleen Grosjean avait fustigé leur "ancrage sévère" dans l'idéologie de l'EI et leur absence de regrets pour ces tirs d'une "extrême gravité".
agences/fme
Suspect-clé du 13 novembre 2015
Salah Abdeslam est un suspect-clé du 13 novembre 2015. Les investigations ont montré qu'il a déposé ce soir-là les trois kamikazes du Stade de France, près de Paris, avant d'abandonner une ceinture explosive. Ce qui laisse penser qu'il devait lui aussi mener une attaque suicide, même si au final la ceinture s'était avérée défectueuse.
Le Français est aussi soupçonné d'avoir convoyé à travers l'Europe à la fin de l'été 2015 dix djihadistes. Parmi eux, un certain Sofiane Ayari, qui avait rejoint l'EI en Syrie fin 2014.