Visite du Bureau ovale, survol de Washington à bord de l'hélicoptère présidentiel et dîner à la demeure historique de Mount Vernon: le chef de l'Etat français - premier dirigeant étranger en visite d'Etat sous la présidence Trump - a eu droit comme attendu à tous les honneurs de la part de son homologue.
Après un petit bain de foule avec son épouse Brigitte au mémorial de Lincoln où il s'est notamment prêté au jeu des selfies, Emmanuel Macron s'est rendu à la Maison blanche en fin d'après-midi où il a été accueilli par Donald et Melania Trump.
Un chêne pour le climat
Cette première rencontre - la sixième entre les deux dirigeants depuis leur accession au pouvoir en 2017 - a été marquée par le don d'un chêne issu du bois Belleau (Aisne), lieu emblématique d'une bataille de 1918 des forces américaines contre les troupes allemandes.
En tenue de soirée et accompagnés de leurs épouses, les deux présidents ont "planté" ce chêne, d'1,30 mètre environ dans le jardin de la Maison Blanche. Au-delà de l'aspect militaire, ce cadeau est l'occasion pour Emmanuel Macron de faire passer un nouveau "message" à son homologue américain, près d'un an après la décision de ce dernier se retirer de l'accord de Paris sur le climat.
Depuis son annonce fracassante de se désengager de cet accord qui doit permettre de contenir le réchauffement de la planète sous les 2°C, le président américain n'a pas modifié d'un iota sa position à l'égard de ce texte qu'il juge "mauvais". Responsables de 15% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, les Etats-Unis s'étaient engagés dans le cadre de l'accord de Paris à réduire d'ici 2025 de 26 à 28% leurs émissions par rapport à 2005.
Résultats limités
En l'espace d'un an, les deux dirigeants qui sont arrivés au pouvoir en déjouant tous les pronostics et qui se décrivent comme des "francs-tireurs" sont parvenus à construire une relation "étroite" au gré de leurs rencontres et de leur vingtaine d'échanges téléphoniques, souligne-t-on à l'Elysée.
Les résultats concrets de cette "relation personnelle forte" restent toutefois limités aux yeux des observateurs qui estiment que la visite d'Emmanuel Macron fera figure de test à l'approche de deux échéances internationales cruciales - le 1er mai avec l'expiration de l'exemption des tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium et le 12 mai avec l'accord sur le nucléaire iranien que Donald Trump menace de "déchirer".
>> Lire : Emmanuel Macron affiche ses désaccords avec Donald Trump sur Fox News
La marge s'annonce étroite. Quelques minutes seulement après l'arrivée d'Emmanuel Macron sur le sol américain, la Maison Blanche a fait savoir qu'il n'y aurait aucune annonce sur la question de l'Iran au cours de ce séjour. "Le président (Trump) a été extrêmement clair sur le fait qu'il pense que c'est un mauvais accord, sa position n'a pas changé", a dit la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders.
Dans l'entourage d'Emmanuel Macron, la prudence est donc de mise. La visite d'Etat n'a pas vocation à "engranger des accords" mais à passer des messages, insiste-t-on à l'Elysée.
ats/fme