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L'homme d'affaires français Vincent Bolloré placé en garde à vue

Vincent Bolloré préside notamment le conseil de surveillance du groupe Canal+. [AFP - Eric Piermont]
Vincent Bolloré préside également le conseil de surveillance du groupe Canal+. - [AFP - Eric Piermont]
L'industriel français Vincent Bolloré a été placé en garde à vue concernant les conditions d'obtention de concessions en Afrique par le groupe Bolloré, dont il est PDG, rapporte mardi le quotidien Le Monde.

Selon le journal, le milliardaire breton, également premier actionnaire de Vivendi, est entendu dans les locaux de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) dans le cadre d'une information judiciaire ouverte à Paris. Celle-ci vise à déterminer si le groupe Bolloré a utilisé ses activités de conseil politique, via sa filiale Havas, pour obtenir la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée en 2010-2011 (lire en encadré).

Cette information judiciaire, portant sur des soupçons de "corruption d'agent public étranger", a pris la suite d'une enquête préliminaire ouverte en juillet 2012 par le parquet de Paris, puis transférée au parquet national financier.

Le groupe dément toute irrégularité

Dans un communiqué, le groupe Bolloré a "formellement" démenti toute irrégularité liée à ses activités africaines.

Une perquisition avait déjà eu lieu en avril 2016 à la tour Bolloré de Puteaux, siège notamment du groupe Bolloré Africa Logistics, en particulier dans les bureaux de Vincent Bolloré, alors patron du groupe.

>> Relire : Les bureaux du milliardaire français Vincent Bolloré perquisitionnés

reuters/afp/fme

>> Sujet développé mardi dans le 12h45 de la RTS

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Le directeur de Bolloré et un dirigeant d'Havas en garde à vue

Le directeur général du groupe français Bolloré, Gilles Alix, et le responsable international du groupe de publicité Havas, Jean-Philippe Dorent, ont également été placés en garde à vue mardi aux côtés de leur patron Vincent Bolloré, a indiqué une source judiciaire.

Concessions contestées

En 2010, Jean-Philippe Dorent, salarié de la société de communication Havas, filiale du groupe Bolloré, s'est notamment occupé de la campagne présidentielle du candidat Alpha Condé en Guinée Conakry. Quatre mois après son élection, Alpha Condé a confié la gestion du port de Conakry au groupe Bolloré, après avoir résilié la concession octroyée en 2008 pour une durée de 25 ans à Getma, une filiale de l'armateur français NCT Necotrans.

Après une bataille judiciaire entre les deux rivaux, le groupe Bolloré avait été condamné en 2013 à verser plus de 2 millions d'euros (2,4 millions de francs) à NCT Necotrans.

Même scénario au Togo, où Jean-Philippe Dorent s'était également chargé d'une partie de la communication du jeune président togolais Faure Gnassingbé. L'année de sa réélection, également en 2010, le groupe Bolloré remportait la concession du terminal à conteneurs du port de Lomé pour une durée de 35 ans. Une décision elle aussi contestée par un concurrent.