"Ensemble, avec le chef d'un pays européen, ils disent: 'Nous voulons décider pour un accord conclu à sept.' Pour quoi faire? De quel droit?", a demandé Hassan Rohani dans un discours à Tabriz (nord de l'Iran), dans une référence implicite à Donald Trump et Emmanuel Macron.
Lors de leur rencontre mardi à Washington, les présidents américain et français ont fait part de leur volonté d'aboutir à un "nouvel accord" avec l'Iran à propos du programme nucléaire de la République islamique.
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Brocardage
Depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2017, Donald Trump n'a cessé de brocarder cet accord conclu en juillet 2015 - sous son prédécesseur démocrate Barack Obama - entre la République islamique et le Groupe 5+1 (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie). Donald Trump qualifie ainsi le texte obtenu à Vienne après d'intenses et longues négociations de "pire accord" jamais approuvé par son pays.
"Vous voulez décider de l'avenir [de l'accord]? Alors vous devez d'abord nous expliquer ce que vous avez fait" jusqu'ici pour l'appliquer, a déclaré Hassan Rohani, à l'occasion d'une cérémonie célébrant le chic de Tabriz comme capitale touristique du monde islamique pour l'année 2018.
"Garantie iranienne"
Le président iranien a aussi fait allusion au fait que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), émanation de l'ONU, certifie régulièrement que l'Iran est en conformité avec les engagements qu'il a pris à Vienne pour brider son programme nucléaire afin d'apporter la garantie qu'il ne cherche pas à se doter de la bombe atomique.
afp/gax
UE, Allemagne et Russie pour un respect de l'accord existant
Dans le débat concernant l'accord sur le nucléaire iranien qui a repris à l'occasion de la visite du président français chez son homologue américain, la haute représentante de l'Union européenne aux Affaires étrangères Federica Mogherini a dit mercredi que l'actuel accord "devait être préservé". "Il y a un accord qui existe, il fonctionne, il doit être préservé", a plaidé Federica Mogherini lors d'une conférence de donateurs sur la Syrie à Bruxelles.
Quant à l'Allemgne, elle a tenu le même discours que l'UE, à savoir que sa "priorité" est de sauvegarder l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015. Tout comme la Russie.