Daniel Cohn-Bendit raconte son mois de mai 1968 dans un entretien accordé à la RTS. Cinquante ans après l'événement, il réagit à la photo iconique de Gilles Caron prise dans la cour de la Sorbonne occupée par les étudiants . "Ce qui m'a fait rentrer dans l'histoire, c'est ce que je dis peut-être, mais c'est surtout ce sourire, ce défi au pouvoir représenté par ce pauvre policier. L'image de l'insolence, de l'insouciante. Et c'est ça qui a fasciné les gens, parce qu'on aime bien la jeunesse insolente et insouciante."
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"Les jeunes me disent: on aurait aimé vivre cette époque"
Refusant toute nostalgie, la figure de Mai 68 raconte cependant que de nombreux jeunes lui demandent ses souvenirs et ses avis. "Beaucoup me disent: on aurait aimé vivre cette époque."
"Je regrette les bêtises écrites sur la sexualité des enfants"
Daniel Cohn-Bendit revient sur le reproche récurrent qui lui est fait sur les propos qu'il avait tenus sur la sexualité des enfants et exprime des regrets: "C'est cette fameuse histoire de deux pages dans le Grand Bazar (ndlr: son livre publié en 1975) où l'on m'a accusé de pédophilie. J'ai écrit des bêtises. (…) Oui, on regrette toujours les bêtises."
Des dérives étaient-elles en germe dans Mai 68? Daniel Cohn-Bendit en convient en partie: "Il y avait aussi le danger d'aller trop loin. L'autre danger qui vient des années 60, c'était le terrorisme. Les années 60 ont complètement transformé nos sociétés et en même temps les acteurs, qui des fois ne maîtrisaient plus leur dynamique. Tous les mouvements ont en germe leurs propres contradictions."
"La Suisse est une exception qui confirme la règle"
Critiqué pour ses déclarations parfois acides sur la Suisse, Daniel Cohn-Bendit réagit: "La Suisse est une exception qui confirme la règle. Les affaires que font les Suisses ne pourraient pas marcher si tout le monde vivait sur le modèle suisse. La Suisse exploite intelligemment les problèmes de la mondialisation. Il y a plusieurs Suisses que j'admire. Federer est un bon exemple. Il y a des grands écrivains. Mais si vous prenez Frisch ou Dürrenmatt, ils n'étaient pas aimés par tous les Suisses…"
dr
>> L’interview en version intégrale est diffusée sur RTS Deux lundi 30 avril à 20h10 et sur RTS Un mercredi 2 mai à 13h20.