"Israël est un sujet très vaste, très complexe et chargé politiquement", admet d'emblée Romed Wyder dans un entretien à Histoire vivante diffusé vendredi. Mais pour ce Haut-Valaisan installé à Genève, il suffit de lire beaucoup pour que "cela devienne clair".
"Il y a des faits historiques sur lesquels on ne peut pas discuter et il y a des interprétations dont on peut débattre", observe l'auteur d'"Et Israël fut..."*. Sa façon de rappeler que le sionisme politique s'appuie sur un récit fondateur mythique, faisant des populations juives un peuple uni par une même origine et possédant une histoire nationale commune, remontant à la terre d'Israël.
Le grand danger, c'est que les gens prennent la Bible pour un livre d'histoire
"Du moment qu'on se base sur une histoire racontée à une fin politique pour réclamer des droits sur une terre, cela devient délicat", estime Romed Wyder qui assume "un certain axe de pensée".
Impératif national
"Et Israël fut..." raconte au gré d'images d'archives impressionnantes comment cette Eretz Israël, construite à partir de morceaux de mémoire religieuse, a été consolidée par un impératif national théorisé à la fin du XIXe siècle, notamment par Theodor Herzl, dans une Europe où l'antisémitisme était ambiant.
A travers l'analyse de spécialistes de renommée internationale, dont les témoignages portent la narration du film monté sans voix off, Romed Wyder montre comment, en adoptant le projet sioniste en 1948, la Grande-Bretagne et les autres pays occidentaux ont surtout été guidés par leur propre agenda.
Propos recueillis par Jean Leclerc
Adaptation web: Juliette Galeazzi
* "Et Israël fut..." diffusé dimanche 13 mai à 22h50 sur RTS Deux