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Silvio Berlusconi ouvre la voie à un gouvernement antisystème en Italie

Le leader du parti Forza Italia (droite) avec le chef de la Ligue Matteo Salvin (gauche). [Keystone - Ettore Ferrari]
Silvio Berlusconi ouvre la voie à un gouvernement antisystème en Italie / Le 12h30 / 1 min. / le 10 mai 2018
Silvio Berlusconi a ouvert la voie mercredi à la formation du premier gouvernement antisystème d'Italie, et d'Europe, en donnant son feu vert à un accord en ce sens entre son alliée la Ligue (extrême droite) et le Mouvement 5 étoiles (M5S).

Les deux formations, qui disposent de la majorité au Parlement depuis les élections législatives du 4 mars, doivent cependant encore s'entendre sur un chef de gouvernement et un programme commun.

Depuis deux mois, le vieux milliardaire qui a dirigé la droite italienne pendant 25 ans apparaissait comme le principal obstacle à un tel accord.

Pour Luigi Di Maio, chef de file du M5S, il était le symbole de tous les maux de l'Italie et donc infréquentable, tandis que pour Matteo Salvini, patron de la Ligue, il restait au contraire un allié précieux, qu'il a toujours refusé de lâcher.

Au fil des semaines, Luigi Di Maio et Matteo Salvini, qui revendiquaient tous deux de diriger le gouvernement, ont finalement renoncé en faveur d'une personnalité qu'il leur reste encore à choisir ensemble.

"Pas la maturité politique"

Dans un communiqué mercredi soir, Silvio Berlusconi a répété qu'il aurait souhaité la formation d'un gouvernement minoritaire dirigé par la coalition droite/extrême droite, qui a remporté 37% des voix et où la Ligue est désormais la première force.

"Le chef de l'Etat n'a pas considéré que cette voie était praticable, j'en prends acte", a écrit le magnat des médias, tout en précisant que les élus de son parti Forza Italia (FI) ne voteront la confiance à un gouvernement du M5S, premier parti du pays avec plus de 32% des voix, jugeant qu'il n'avait "pas la maturité politique pour assumer cette responsabilité".

Pour sortir de l'impasse, le président Sergio Mattarella s'était prononcé lundi en faveur d'un gouvernement "neutre" chargé de gérer le pays jusqu'en décembre, avant de nouvelles élections début 2019. Il devait présenter mercredi après-midi la personnalité choisie pour diriger cette équipe.

>> Relire : Le président italien propose un gouvernement "neutre" jusqu'à décembre

Discussion "en cours"

Le M5S et la Ligue, fermement opposés à l'idée d'un gouvernement d'experts, "ont informé la présidence de la République qu'une discussion était en cours pour parvenir à un possible accord de gouvernement et que cette discussion avait besoin de 24 heures pour être plus poussée", avait annoncé le Quirinal, siège de la présidence, à la mi-journée.

Ensemble, les deux formations disposent d'une majorité de 7 voix au Sénat et de 32 voix à la Chambre des députés, et pourraient bénéficier au coup par coup du soutien actif ou au moins d'une abstention bienveillante des partenaires de la coalition de droite, dont Forza Italia.

ats/fme

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Des divergences importantes et des points en commun

Les divergences semblent importantes entre la Ligue, formation nationaliste proche du Front national français, qui a fait le plein des voix au Nord sur la promesse de baisses drastiques d'impôts, et le M5S, plus ambivalent sur l'Union européenne et plébiscité par le Sud pour avoir promis un revenu de citoyenneté.

Mais outre l'ambition de leurs jeunes dirigeants, les deux partis ont en commun un rejet des forces politiques traditionnelles et des promesses voisines en matière de retraites, de lutte contre l'immigration ou de moralisation de la vie politique.