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Les Européens refusent de subir les sanctions américaines contre l'Iran

Le document signé par le président américain Donald Trump déclarant son intention de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien. [reuters - Jonathan Ernst]
Le document signé par le président américain Donald Trump déclarant son intention de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien. - [reuters - Jonathan Ernst]
Les sanctions réintroduites par Donald Trump contre les entreprises étrangères travaillant en Iran sont "inacceptables", a déclaré jeudi le chef de la diplomatie française. Les Européens se réuniront mardi à Bruxelles.

"Nous disons aux Américains que les mesures de sanctions qu'ils vont prendre les concernent, eux. Mais nous considérons que l'extraterritorialité de leurs mesures de sanctions est inacceptable", a souligné Jean-Yves Le Drian dans une interview mise en ligne sur le site internet du quotidien Le Parisien.

Le président américain Donald Trump a annoncé mardi que son pays se retirait de l'accord encadrant les activités nucléaires de l'Iran. Il a réintroduit une série de sanctions visant des entreprises aussi bien américaines qu'étrangères commerçant avec l'Iran.

>> Lire aussi : Premières sanctions américaines après le retrait de l'accord nucléaire iranien

"Les Européens n'ont pas à payer pour le retrait d'un accord par les Etats-Unis, auxquels ils avaient eux-mêmes contribué", a martelé le chef de la diplomatie française. "Entre Européens, nous devons mettre en place les mesures nécessaires pour protéger les intérêts de nos entreprises et entamer des négociations avec Washington sur ce sujet", a-t-il ajouté.

Trois à six mois pour quitter l'Iran

La décision américaine impose aux entreprises étrangères des délais très courts, de l'ordre de trois à six mois, pour se retirer de l'Iran, tandis qu'il est interdit de conclure de nouveaux contrats, sous peine de subir des sanctions de la part des Etats-Unis.

>> Voir le sujet du 19h30 mercredi sur la conséquence du retour des sanctions pour les PME Suisses :

Avec le retour des sanctions américaines, la situation pourrait se compliquer pour les PME suisses
Avec le retour des sanctions américaines, la situation pourrait se compliquer pour les PME suisses / 19h30 / 2 min. / le 9 mai 2018

Les négociations de l'Union européenne avec Washington pourraient porter sur des exemptions et le maintien des droits des entreprises déjà en place.

L'UE pourrait aussi contrer les sanctions américaines en recourant à un dispositif créé à l'origine pour contourner l'embargo sur Cuba, qui permet aux entreprises et aux tribunaux européens de ne pas se soumettre à des réglementations sur des sanctions prises par des pays tiers.

Souveraineté économique de l'Europe

Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a affirmé sur Europe 1 vendredi qu'il était "temps que l'Europe passe des paroles aux actes en matière de souveraineté économique".

"Fin mai, je réunirai le ministre des Finances britannique, le ministre des Finances allemand, et à trois nous allons regarder ce que nous pouvons faire (...) en réponse à ces décisions américaines sur l'extraterritorialité", a-t-il indiqué.

agences/mh

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Les Européens réunis à Bruxelles

La cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini recevra mardi les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni, ont annoncé vendredi ses services. Leur homologue iranien les rejoindra par la suite.

Federica Mogherini a affirmé que l'UE était "déterminée à préserver" l'accord nucléaire iranien, "l'une des plus belles réussites jamais réalisées de la diplomatie".