La Suisse "condamne l'usage de la force par Israël" et rappelle la nécessité d'une enquête indépendante sur les événements, a déclaré mardi devant la presse le président de la Confédération Alain Berset
A l'issue d'une rencontre avec le Haut commissaire aux droits de l'homme Zeid Raad al-Hussein, le conseiller fédéral a dénoncé des "violences inacceptables".
Dans un communiqué, le Département fédéral des affaires étrangères demande en outre de "respecter le droit international, en particulier le droit à la vie et le droit à la manifestation pacifique". Elle a appelé "toutes les parties à la désescalade", demande qu'elle a transmis aux ambassadeurs des Etats-Unis et d'Israël à Berne.
A Genève, une marche non-violente a réuni entre 300 et 400 personnes au centre-ville en solidarité avec le peuple palestinien.
Réprobation unanime
Le président français Emmanuel Macron a exprimé sa "très vive préoccupation" sur la situation à Gaza et appelé au "dialogue pour relancer le processus de paix israélo-palestinien" lors d'un entretien téléphonique mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a indiqué l'Elysée.
Theresa May a appelé "toutes les parties" à la retenue. "Une telle violence est destructrice pour les efforts de paix", a déclaré la Première ministre britannique lors d'une conférence de presse conjointe à Londres avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, en visite officielle au Royaume-Uni.
Le Kremlin a pour sa part exprimé sa "préoccupation la plus profonde" après les violences meurtrières, appelant "tous les pays à éviter des actes pouvant provoquer de tels accès de tensions".
De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié mardi Israël d'"Etat d'apartheid" et accusé son Premier ministre Benjamin Netanyahu d'avoir "du sang palestinien sur ses mains". La Turquie a également invité l’ambassadeur israélien à Ankara "à retourner pour quelque temps" en Israël, alors que l'Iran a estimé que les dirigeants israéliens devraient être jugés pour crime de guerre après le "massacre".
"Retenue" israélienne pour Washington
Autre son de cloche du côté de Washington. Pour l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, Israël "a fait preuve de retenue" lors des événements lundi à la frontière avec la bande de Gaza.
"Le Hamas est satisfait des résultats d'hier", a-t-elle assuré, en estimant que l'attitude du mouvement palestinien avait favorisé les violences.
De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé mardi le mouvement islamiste palestinien Hamas de "pousser" les civils "sur la ligne de tir" des forces israéliennes.
"Nous avons tenté de faire le moins de victimes possibles, mais ils cherchent à faire en sorte qu'il y ait des victimes pour mettre la pression sur Israël, ce qui est horrible", a dénoncé le chef du gouvernement israélien dans un entretien à la chaîne télévisée américaine CBS.
"Calme" précaire sur le terrain
Sur le terrain, un calme précaire régnait mardi. Israël a de nouveau tiré des gaz lacrymogènes sur des Palestiniens manifestant sur la frontière israélo-palestinienne à Gaza, à l'occasion du 70ème anniversaire de la 'Nakba', l'exode massif des Palestiniens en 1948. Aucun blessé n'a été annoncé.
afp/nr