Après Valladolid en Espagne et Pékin en Chine, la commune d'Aigle (VD) a été choisie pour accueillir en 2019 le Concours mondial de Bruxelles, qui se tiendra du 2 au 5 mai, et où 300 professionnels dégusteront quelque 9000 vins.
N'est-ce pas un risque pour les vins suisses d'ouvrir ainsi la porte aux vins étrangers? "La consommation des vins suisses baisse un peu, mais ce concours va leur permettre (...) de montrer leur qualité, de se positionner, d'être en haut du podium...", répond Daniel Dufaux, président des oenologues suisses et invité vendredi de La Matinale de la RTS.
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Les vins suisses ont-ils une chance de briller dans ce type de compétitions internationales? "On n'a pas autant d'échantillons soumis au concours que nos voisins français, italiens, espagnols... mais la qualité continue à monter, grâce à la concurrence!".
Il faut dire que la concurrence est forte car la part de marché des vins suisses est de 35% seulement. "C'est tout simplement la surface viticole, on ne peut pas faire plus. Nous sommes un cas à part, comme l'Autriche ou l'Allemagne", précise Daniel Dufaux.
Une image "à travailler"
Il reconnaît toutefois que "la marque Suisse du vin doit encore être travaillée pour être visible en dehors des frontières". A ses yeux, "l'exportation est bonne pour l'image. On ne pourra jamais en faire énormément, mais il faut la faire bien ciblée, bien placée".
D'où l'intérêt d'accueillir un concours comme le Mondial de Bruxelles. Mais cela fait-il encore sens que des milliers de bouteilles traversent la planète, alors que l’heure est plutôt à la célébration du terroir et de la production biologique? "Les vins bougent beaucoup pour être consommés, avec des pays producteurs un peu partout, une consommation forte au Nord... Et puis là, c'est vraiment la mise en valeur des vins et du savoir-faire", justifie Daniel Dufaux.
Propos recueillis par Romain Clivaz
Adaptation web: Jessica Vial