La plupart des observateurs annoncent un scrutin sans surprise, qui devrait voir la réélection de Nicolas Maduro. L'opposition est affaiblie par l'inéligibilité de ses principaux candidats et boycotte le scrutin. Le président en exercice n'a face à lui qu'un seul candidat crédible, Henri Falcon, un ancien chaviste.
"Avanzada progrestista, le parti de Henri Falcon, est un parti de centre-gauche progressiste, moderne. Rien à voir avec ce socialisme dépassé que représente le président Maduro. Ni comme le communisme ou quelque chose de ce genre", insiste Reinaldo Sifuentes, un de ses directeurs de campagne.
Il insiste sur la dimension sociale que doit prendre le gouvernement alors que le pays connaît une grave crise économique et des prix qui augmentent parfois d'heure en heure.
"Ce n’est pas possible qu'un pays aussi riche que le Venezuela ait autant de misère, avec des gens qui mangent dans les ordures, qui ne mangent qu'une ou deux fois par jour", ajoute-t-il.
Politique "des humbles"
Mais le candidat Henri Falcon est controversé. L'abstention et les mécontents qui n'iront pas voter pourraient être les grands alliés de Maduro.
Notre envoyée spéciale à Caracas a par ailleurs pu constater que des milliers de personnes "gonflées à bloc" étaient rassemblées jeudi pour le meeting de clôture de campagne de Nicolas Maduro.
"Auparavant, la politique était faite par des élites, on ne voyait pas des gens du peuple, des hommes, des femmes pauvres, humbles. Et c'est Chavez qui a commencé à les rendre visibles", souligne un élu du parti socialiste uni du Venezuela au niveau local.
"Découragement"
Selon la journaliste vénézuelienne Andreina Flores, interrogée jeudi dans La Matinale de la RTS, "il y a une ambiance de découragement de la part des opposants au Venezuela, surtout après l'installation de l'Assemblée constituante l'année dernière et la déclaration d'inéligibilité des candidats les plus forts de l'opposition".
Pour celle qui s'est installée à Paris après avoir couvert de nombreuses élections dans son pays d'origine, c'est actuellement le "laisser-faire qui règne" au Venezuela, et Nicolas Maduro va gagner, "sans surprise".
Il y a une ambiance de découragement de la part des opposants au Venezuela.
A ses yeux, l'opposition n'est pas en position de force. "Henri Falcon donne cette impression qu'il est juste un complice de Nicolas Maduro, qui va faire partie du spectacle électoral frauduleux".
Reportage et interview: Anouk Henry et Romain Clivaz
Adaptation web: Jessica Vial