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Le Venezuela s'attend à une élection présidentielle "sans surprise"

Le Venezuela se prépare pour l'élection présidentielle. [RTS - Anouk Henry]
Le Venezuela se prépare pour l'élection présidentielle / La Matinale / 3 min. / le 18 mai 2018
La campagne présidentielle au Venezuela s’est terminée officiellement jeudi. Dimanche, on saura si Nicolas Maduro est réélu pour un nouveau mandat. La communauté internationale a dénoncé des élections qui s’annoncent peu transparentes.

La plupart des observateurs annoncent un scrutin sans surprise, qui devrait voir la réélection de Nicolas Maduro. L'opposition est affaiblie par l'inéligibilité de ses principaux candidats et boycotte le scrutin. Le président en exercice n'a face à lui qu'un seul candidat crédible, Henri Falcon, un ancien chaviste.

"Avanzada progrestista, le parti de Henri Falcon, est un parti de centre-gauche progressiste, moderne. Rien à voir avec ce socialisme dépassé que représente le président Maduro. Ni comme le communisme ou quelque chose de ce genre", insiste Reinaldo Sifuentes, un de ses directeurs de campagne.

Il insiste sur la dimension sociale que doit prendre le gouvernement alors que le pays connaît une grave crise économique et des prix qui augmentent parfois d'heure en heure.

"Ce n’est pas possible qu'un pays aussi riche que le Venezuela ait autant de misère, avec des gens qui mangent dans les ordures, qui ne mangent qu'une ou deux fois par jour", ajoute-t-il.

>> Son interview :

Henri Falcon, opposant au sortant Nicolas Maduro dans la course à la présidence du Vénézuela, lors d'un meeting de campagne le 17 mai 2018. [Keystone - Miguel Gutierrez]Keystone - Miguel Gutierrez
Présidentielle au Vénézuela: interview de Renaldo Sifuentes, directeur de campagne de l’opposant Henri Falcon / La Matinale / 1 min. / le 18 mai 2018

Politique "des humbles"

Mais le candidat Henri Falcon est controversé. L'abstention et les mécontents qui n'iront pas voter pourraient être les grands alliés de Maduro.

Notre envoyée spéciale à Caracas a par ailleurs pu constater que des milliers de personnes "gonflées à bloc" étaient rassemblées jeudi pour le meeting de clôture de campagne de Nicolas Maduro.

"Auparavant, la politique était faite par des élites, on ne voyait pas des gens du peuple, des hommes, des femmes pauvres, humbles. Et c'est Chavez qui a commencé à les rendre visibles", souligne un élu du parti socialiste uni du Venezuela au niveau local.

"Découragement"

Selon la journaliste vénézuelienne Andreina Flores, interrogée jeudi dans La Matinale de la RTS, "il y a une ambiance de découragement de la part des opposants au Venezuela, surtout après l'installation de l'Assemblée constituante l'année dernière et la déclaration d'inéligibilité des candidats les plus forts de l'opposition".

Pour celle qui s'est installée à Paris après avoir couvert de nombreuses élections dans son pays d'origine, c'est actuellement le "laisser-faire qui règne" au Venezuela, et Nicolas Maduro va gagner, "sans surprise".

Il y a une ambiance de découragement de la part des opposants au Venezuela.

Andreina Flores, journaliste vénézuelienne

A ses yeux, l'opposition n'est pas en position de force. "Henri Falcon donne cette impression qu'il est juste un complice de Nicolas Maduro, qui va faire partie du spectacle électoral frauduleux".

>> Son interview dans La Matinale :

L'invitée de Romain Clivaz (vidéo) - Andreina Flores, journaliste vénézuélienne
L'invitée de Romain Clivaz (vidéo) - Andreina Flores, journaliste vénézuélienne / La Matinale / 9 min. / le 17 mai 2018

Reportage et interview: Anouk Henry et Romain Clivaz

Adaptation web: Jessica Vial

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