Les avertissements de dirigeants européens se multiplient à l'attention de la coalition anti-européenne qui semble se mettre en place à Rome. D'autant plus que cette dernière ne cache pas ses intentions de pratiquer une politique de relance en laissant déraper le déficit public et la dette, au risque de provoquer une crise de l'euro.
Le président italien Sergio Matarella a demandé mardi de nouvelles consultations avant de décider s'il accepte de nommer Guiseppe Conte, proposé pour diriger le gouvernement. Son refus imposerait de nouvelles élections.
Les craintes européennes agacent les chefs des deux forces de la coalition italienne. "Laissez-nous commencer d'abord, ensuite vous pourrez nous critiquer, vous en aurez tous les droits, mais laissez-nous commencer", a déclaré Luigi Di Maio, le chef de file du Mouvement 5 étoiles.
Commissaires préoccupés
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s'est refusé à tout commentaire dans l'attente de sa décision. Mais plusieurs membres de la commission ont dit leur préoccupation. "Il y a quelque chose d'inquiétant, oui", a ainsi déclaré la Commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström, avant une réunion ministérielle à Bruxelles.
Dans un entretien accordé au Handelsblatt, le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis a aussi lancé une mise en garde très explicite. "La Commission européenne ne se mêle pas par principe de la politique nationale. Mais pour nous, il est important que le nouveau gouvernement italien maintienne le cap et mène une politique budgétaire responsable", a déclaré le commissaire letton, chargé de l'euro au sein de l'exécutif européen.
ats/pym
Doutes sur le CV de Giuseppe Conte
Giuseppe Conte, le professeur de droit que le Mouvement 5 étoiles (M5S) et la Ligue ont choisi pour diriger le gouvernement italien, a été accusé mardi d'avoir embelli son curriculum vitae.
Plusieurs CV de Giuseppe Conte, dans lesquels il dit avoir "approfondi ses études de droit" dans de nombreuses universités étrangères, dont celle de New York, ont été passés au crible.
"Ce nom n'apparaît dans aucun de nos registres des étudiants ou du corps professoral", a déclaré au New York Times une représentante de l'institution sans exclure qu'il ait pris part à des formations d'un ou deux jours, qui ne donnent lieu à aucun enregistrement.
Le temps de la réflexion présidentielle
Le président italien, Sergio Mattarella, a mené de nouvelles consultations mardi avant de décider s'il nomme Giuseppe Conte pour diriger le gouvernement. Rien n'a filtré de ses entretiens et aucune décision n'est attendue avant mercredi.