A l'heure où la rencontre prévue entre Kim Jong-un et son homologue américain Donald Trump à Singapour a été annulée, Sébastien Falletti, spécialiste de la péninsule coréenne, estime que l'incertitude règne quant à la suite des négociations entre les Etats-Unis et la Corée du Nord.
"On s'attendait à une période de grande volatilité avant ce sommet", explique le journaliste français sur les ondes de la RTS. "Il y a évidemment un élément de surprise sur la façon abrupte de l'annoncer par cette lettre (adressée par Donald Trump à Kim Jong-un). Mais beaucoup d'experts s'attendaient à de faux départs. La grande question est de savoir si c'est la fin d'un processus ou si, au contraire, on est en train de rentrer dans la vraie négociation, avec les deux parties qui commencent à montrer leurs muscles pour entrer dans l'arène en position de force."
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Trahison politique
Sachant que Kim Jong-un a passé une partie de sa jeunesse en Suisse, cette expérience peut-elle jouer un rôle dans les négociations? "C'était un moment très formateur pour lui. (...) C'était un exil aussi bien doré que douloureux, car il était loin de ses parents, restés à Pyongyang. De plus, sa mère a été atteinte d'un cancer et a commencé à décliner."
Et de poursuivre: "Sa mère adoptive, qui se faisait passer pour sa mère à Berne, a trahi (le régime) et fait défection en 1998 lorsqu'elle est partie aux Etats-Unis. Donc, dès l'âge de 16 ans, Kim Jong-un a vécu une trahison politique très dure et a appris dans ces moments-là, en Suisse, la dureté du monde politique."
Propos recueillis par Romaine Morard