L'euro est repassé sous 1,15 franc mardi vers 17h00, après s'être brièvement repris en début d'après-midi. Vers 18h30, la monnaie helvétique s'échangeait à 1,1458 franc pour un euro.
Ce taux de change représente un net raffermissement comparé à la mi-avril, où la paire de devises avait franchi pour la première fois depuis janvier 2015 la barre symbolique du taux plancher à 1,20 franc pour un euro.
L'incertitude politique italienne y joue un grand rôle. En effet, la troisième économie de la zone euro est plongée dans l'incertitude, dans l'attente de la formation du gouvernement de l'économiste Carlo Cottarelli, que les partis populistes ont annoncé vouloir rejeter pour revenir au plus vite devant les urnes.
Les Bourses malmenées
Les Bourses européennes ont été malmenées par cette crise, ainsi que par celle qui secoue l'Espagne, où une motion de censure a été déposée par le Parti socialiste pour tenter de renverser le gouvernement Rajoy.
Mardi, l'indice FTSE Mib à Milan a perdu 2,65%, l'Ibex35 à Madrid a lâché 2,49%, tandis que le CAC40 à la Bourse de Paris a baissé de 1,29%, le FTSE100 à Londres de 1,26% et le Dax à Francfort s'est affaissé de 1,53%. Quant à l'indice SMI, en Suisse, il a perdu 1,58%.
La crise italienne affecte également la place new-yorkaise, l'indice Dow Jones perdant 1,75% à 24.320,10 points et le Nasdaq 0,93% à 7.364,65 points vers 16H20 GMT.
agences/jvia
La crainte d'une majorité "hostile à la zone euro"
"Il n'y a pas encore péril en la demeure. Mais la raison principale de cette incertitude est que l'on n'a pas une crise qui a pour origine un problème bancaire ou une quelconque faillite, mais un problème politique", selon Michel Juvet, analyste à la banque Bordier, interrogé dans l'émission Forum.
Il observe "un changement fondamental" dans "la probabilité d'élection d'une majorité hostile à la zone euro". "On est à l'apogée de ce phénomène", poursuit Michel Juvet. "L'Italie n'a pas eu croissance depuis 10 ans, elle a une dette très importante qui la pénalise (...) Il y a aussi ce problème d'immigration qui est très mal reçu..."
"Les Italiens ont le sentiment de ne plus pouvoir gérer leur pays en toute souveraineté", ajoute-t-il, avant de rappeler que l'Italie est "le seul pays de l'UE qui a vu son PIB par habitant en termes réels diminuer (...)".
Son interview dans Forum: