"Grâce à cette opération, nous avons réussi à déjouer une provocation cynique et à documenter les préparatifs de ce crime par les services spéciaux russes", a déclaré le chef des services ukrainiens de sécurité (SBU) Vassyl Grytsak durant une conférence de presse aux côtés d'Arkadi Babtchenko.
Le chef de la SBU a ajouté que les services spéciaux russes avaient ordonné l'assassinat du journaliste et qu'un homme de main ukrainien avait été recruté pour 40'000 dollars.
Des excuses à son épouse
Durant ce point presse, le journaliste a présenté ses excuses à ses proches, particulièrement à sa femme Oletchka, pour avoir été contraint de les laisser croire à sa mort
Je voudrais présenter mes excuses à ma femme pour l'enfer qu'elle a vécu pendant deux jours
"Je suis désolé mais il n'y avait pas d'autre possibilité. Il a fallu deux mois pour préparer l'opération. J'ai été mis au courant il y a un mois. A la suite de cette opération, un homme a été arrêté, il est en détention", a expliqué Arkadi Babtchenko.
Menacé de mort
L'annonce de la mort du journaliste russe avait déclenché une virulente guerre des mots entre Kiev et Moscou. Plus tôt, l'Ukraine avait accusé la Russie du meurtre de ce virulent critique du Kremlin, annoncé tué par balle à Kiev où il s'était exilé. Le directeur des services de sécurité russes avait rejeté ces accusations, les qualifiant d'"absurdité" et de "provocation".
L'Union européenne avait de son côté appelé à une "enquête rapide et transparente pour traduire en justice ceux qui sont responsables de ce crime".
Ancien soldat russe engagé dans les guerres de Tchétchénie devenu un reporter de guerre respecté, Arkadi Babtchenko, 41 ans, avait exprimé son opposition à la politique russe dans l'est de l'Ukraine et en Syrie. Il a fui son pays début 2017 à la suite de menaces de mort.
agences/lan
Reporters sans frontières condamne
La mise en scène du meurtre d'Arkadi Babtchenko par les services ukrainiens est "navrante", a condamné le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) Christophe Deloire.
Si la réapparition du journaliste est "un grand soulagement", "il est regrettable que les services ukrainiens aient joué avec la vérité, quel qu'en soit le motif", a déclaré Christophe Deloire.