Harvey Weinstein, accusé depuis l'automne par près d'une centaine de femmes d'abus sexuels allant du harcèlement au viol, avait été inculpé pour la première fois vendredi par la police new-yorkaise pour un viol présumé commis en 2013 et une fellation forcée sur une actrice en 2004.
Preuves validées
Les preuves réunies contre lui par le procureur de Manhattan ont été validées mercredi par un "grand jury", un panel de jurés qui, selon le système judiciaire américain, doit vérifier que les preuves sont suffisantes pour une inculpation.
Cette décision "rapproche l'accusé du moment où il devra répondre des crimes dont il est inculpé", a précisé le procureur de Manhattan, Cyrus Vance. Il a rappelé toutefois que l'"enquête était toujours en cours" et a appelé toute victime potentielle de Harvey Weinstein à contacter ses services.
agences /cpi
Décision contestée
L'avocat de Harvey Weinstein, Ben Brafman, avait contesté d'avance la décision du grand jury, qu'il avait dénoncée comme "inévitable" au vu de "la pression politique injuste" pesant sur le procureur pour poursuivre Weinstein. Une pression exercée notamment par le mouvement anti-harcèlement #MeToo, qui a fait chuter des dizaines d'hommes de pouvoir aux Etats-Unis depuis cet automne.
Brafman avait expliqué plus tôt mercredi qu'Harvey Weinstein ne témoignerait pas devant ce grand jury, faute d'avoir pu préparer correctement son audition.
L'acte d'inculpation
L'acte d'inculpation ne donne aucun détail nouveau sur les accusations contre Harvey Weinstein ou l'identité des victimes. Il confirme les trois chefs d'accusation retenus vendredi par la police, deux pour viol et un pour agression sexuelle.
En cas de condamnation, ils pourraient valoir entre 5 et 25 ans de prison au producteur.
Ben Brafman a réaffirmé que son client entendait "plaider non coupable et se défendre vigoureusement face à ces accusations non étayées qu'il dément fermement".